Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara promet le retour des 46 militaires ivoiriens condamnés au Mali
Lors de ses vœux à la nation ce samedi 31 décembre 2022, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré que les 46 soldats ivoiriens condamnés à 20 ans de prison au Mali rentreront « bientôt » en Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara joue la carte de l’optimisme en dépit de la condamnation à 20 ans de prison des 46 soldats ivoiriens détenus depuis 6 mois à Bamako au Mali. Dans le traditionnel discours à la nation à l’occasion du nouvel an, le président ivoirien a indiqué que ces 46 militaires « regagneront bientôt le sol ivoirien ». « Mes pensées vont particulièrement à l’endroit de nos soldats détenus au Mali depuis le 10 juillet », a déclaré Alassane Ouattara dans son discours de fin d’année retransmis à la télévision nationale RTI.
Le président ivoirien en a profité pour saluer la diplomatie qui s’est activée sur ce dossier. « Grâce aux actions diplomatiques entreprises avec l’appui de dirigeants de plusieurs pays amis, notamment le président de la République togolaise, son excellence M. Faure Gnassingbé, trois soldats femmes ont été libérées en septembre dernier. Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien », a déclaré Alassane Ouattara.
Complot contre l’État
Soupçonnés par le pouvoir malien d’être des « mercenaires », les 46 militaires arrêtés à l’aéroport de Bamako en juillet dernier ont été condamnés vendredi à vingt ans de réclusion criminelle, avant l’expiration de l’ultimatum fixé au 1er janvier 2023 par les Chefs d’État de la CEDEAO à la junte malienne pour les libérer.
À l’issue d’un procès de deux jours à la Cour d’assises de Bamako, les 46 soldats ivoiriens ont été reconnus coupables d‘« attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Vers une grâce présidentielle ?
Les trois femmes soldats libérées mi-septembre ont quant à elles été condamnées à la peine de mort par contumace. Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara n’a mentionné dans son discours ni ces lourdes condamnations, ni cet ultimatum de la CEDEAO. La condamnation des 46 soldats ivoiriens par la justice malienne est intervenue après une visite des officiels ivoiriens à Bamako le 22 décembre 2022 où les parties malienne et ivoirienne ont signé un mémorandum.
À l’issue de la signature de cet accord, le ministre ivoirien de la Défense avait déclaré que l’affaire était « en voie de résolution ». L’hypothèse d’une grâce présidentielle est évoquée. Mais le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, n’a pas mentionné le cas de ces soldats dans son discours de fin d’année.