États-Unis : la Cour suprême consacre le droit au port d’armes hors du domicile
La Cour suprême américaine a invalidé ce jeudi 23 juin 2022 une loi de l’État de New-York sur le port d’armes, consacrant ainsi le droit des Américains à sortir armés de leur domicile.
Le droit à porter des armes ne s’arrête pas à la porte du domicile à New-York. La Cour suprême, haute juridiction des États-Unis a consacré le droit au port d’armes hors du domicile. « Le deuxième et le quatorzième amendement de la Constitution protègent le droit d’un individu à porter une arme de poing pour son auto-défense à l’extérieur de son domicile », a écrit le juge Clarence Thomas pour la majorité. Selon RFI, cette décision n’a pas fait l’unanimité de la Cour. Six juges, tous conservateurs sur neuf ont voté dans ce sens.
Joe Biden encourage plus que jamais à renforcer le contrôle des armes après les tueries de Buffalo et Uvalde. La décision de la Cour suprême de consacrer le port d’armes en public à New York a été vivement critiquée par les autorités. La gouverneure de New York s’est dite choquée, mais Kathy Hochul a promis de riposter. Elle a déploré un « jour sombre » et a jugé « absolument scandaleux que (les juges) aient supprimé nos droits à jouir de restrictions sensées » sur les armes à feu.
La Cour agit « sans considérer les conséquences potentiellement mortelles de sa décision », a regretté le juge progressiste Stephen Breyer dans un argumentaire distinct en rappelant qu’« en 2020, 45 222 Américains ont été tués par des armes à feu ». De son côté, le président américain Joe Biden s’est dit « profondément déçu » par une décision « contraire au bon sens ». Dans un communiqué, le premier magistrat du pays « appelle tous les Américains (…) à faire entendre leur voix sur la sécurité des armes à feu » car « des vies sont en jeu ».
Une « décision pue »
Cette décision a du mal à passer auprès de certaines opinions. La plupart dénoncent une décision irresponsable et dangereuse alors que la ville de New-York est en proie aux violences par armes à feu et a récemment vécu une série de fusillades meurtrières. « Cette décision pue… Et on va devoir faire attention parce que les gens profitent de ce manque de restrictions et qui sait qui se fera tirer dessus prochainement… ! », a réagi Marylin, une New-yorkaise de 62 ans.
Un contexte dramatique qui n’a pas gêné la Cour suprême, habituée à ne pas tenir compte des agendas autres que le sien. La plus haute juridiction américaine n’en n’avait pas pris cette décision au sujet des armes à feu depuis le début des années 2000. Une décision qui intervient alors que le pays est encore sous le choc après une série de fusillades meurtrières.