“Violée à 19 ans alors que j’étais encore vierge”, Nadia Okoumassoun sort du mutisme
Alors que les débats vont bon train sur le viol subit , l’activiste Nadia Okoumassoun a brisé le silence. Dans une tribune libre, la jeune femme confie avoir été violée à 19 ans alors qu’elle tentait de sauver son amour son ex petit-ami de l’époque identifié comme Roberto.
Cette révélation de Nadia Okoumassoun intervient à un moment où chacun va de son avis sur le viol subit par Angela Kpédja.
Il n’y a pas de viol consentant
Violée à l’âge de 19ans, alors que j’étais encore vierge et réduite au mutisme en raison de la réaction de mon feu père, il était temps de briser la glace. Je venais à peine de couper court à une relation amoureuse pour laquelle je croyais tout donner pour ne jamais assister à une prématurée trahison quand je rencontrais Roberto; ce bel homme, de taille, de forme que de visage. Je l’avoue.
Son jeune âge ne pouvait l’empêcher d’occuper de grand poste de responsabilités dans l’entreprise au sein de laquelle il faisait feu de tout bois pour mériter la confiance de son employeur. Son charme ainsi que son charisme ne pouvaient laisser aucune femme indifférente. Sans hypocrite aucune, je n’ai longuement pas réfléchi avant de lui dire OUI quand il a décidé de me faire ses avances.
En ces temps, pour mon père, ma jumelle et moi étions encore enfants, privées de toute sortie, de toute distraction et même de toute amitié. Les amitiés avec nos camarades filles n’avaient droit de cité qu’au collège et pas plus.
Entre continuer par suivre les règles de la maison en respectant les consignes de papa et arracher notre liberté, il fallait faire un choix.
J’ai alors décidé de sauver mon amour pour Roberto.
J’ai alors décidé de sauver mon amour pour Roberto. C’est ainsi que je devais à chaque minute me cacher pour écrire avec mon bel homme et me permettre le risque des appels par moment. Pour rappel, je vivais à Dassa et Roberto lui à Cotonou.
À chacune de ses descentes à Dassa, pour espérer juste contempler son visage, il me fallait créér une histoire qui m’obligerait à me rendre dans l’entreprise au sein de laquelle il travaillait, pour avoir la permission de sortie mais accompagnée de mon grand frère.
Au grand jour, Nadine et moi avons décidé d’arracher notre liberté. Nous avons donc attendu que papa sorte de la maison pour convaincre maman de nous laisser sortir. Ce jour-là, si j’ai encore mémoire de la scène, nous lui avons dit que nous allons à la pharmacie, ce qu’elle ne nous a pas refusé.
Elle nous a juste demandé de vite revenir. Une fois sorties de la maison, Nadine est allée rejoindre ses amies et moi, j’ai pris la direction de l’hôtel où se loger mon amoureux Roberto qui venait d’arriver dans la ville. À l’hôtel, sous ses instructions, ils m’ont dirigé directement vers sa chambre. Comptant sur sa sagesse, je ne m’étais pas opposée.
Une fois rentrée, il a aussitôt bloqué la porte après moi (chose normale peut-être).
Ensuite, il m’a pris dans ses bras pour me faire un long et tendre câlin. En effet, nous avons pris environ 30 minutes pour discuter comme nous en avions l’habitude. C’est juste après cet échange de belles paroles, que monsieur commence par m’embrasser lententement et passionnément, ce que je n’avais pas désapprouvé parcequ’en réalité j’adorais ses lèvres.
Mais la belle vie s’arrêtera aussitôt que monsieur commença par descendre ses mains pour me caresser les seins et les fesses, ma tenue robe blanche était devenue un atout afin que ses doigts très rapidement puisse se retrouver entre mon entrejambe. Je l’ai aussitôt arrêté de façon ferme, parce-que, je craignais qu’on ne fasse l’irréparable.
Pour moi, je voulais garder ma virginité jusqu’au mariage.
C’était un pacte entre Nadine et moi. Malheureusement, monsieur me dit qu’il a vraiment envie de moi.
En sanglots, je me suis mise à genoux, le suppliant de me laisser partir. Comme on pouvait entendre : Roberto, je ne suis pas encore prête…je te prie…ne me fais pas mal!
Il m’a jeté dans le lit, m’a fait remonter la robe…
Je lui ai clairement dit, et il le savait déjà puisque nous en avions plusieurs parlé, que je ne l’avais jamais fait au paravent. Je l’ai supplié de ne pas gâcher mon bonheur. Méconnaissable, monsieur était incapable de s’arrêter. Même mes pleurs n’ont pu l’empêcher d’aller au pire.
Il m’a jeté dans le lit, m’a fait remonter la robe, fait écarter violemment mes jambes. Nonobstant mes cris incessants, il m’a pénétré comme un vrai sadique. Quand il a fini son sale besogne, me voyant baigner dans le sang et une douleur indescriptible, il s’est mis à me supplier de le pardonner.
Il m’a dit qu’il ne savait vraiment pas ce qui l’avait pris et qu’il regrette amèrement ce qu’il venait de poser comme acte irréparable. J’avais tellement pitié et honte de moi-même. Parce que, je ne pouvais pas crier de peur que l’histoire ne se répande et que papa l’apprenne.
À cet instant précis, ma seule peur était : Que faire pour ne pas tomber grosse? Je ne pouvais non plus en parler à ma jumelle parce que j’avais aussi peur de sa réaction. J’ai dû appeler mon meilleur ami de l’école, David il s’appelle. Je l’ai rejoint, puis je lui ai tout raconté.
Lui, il m’a donné des comprimés, me rassurant que je ne tomberai pas enceinte. Entre le dégoût de moi-même, la peur d’affronter mes parents et mon incapacité à livrer mon bourreau à la police, j’étais perdue entre mes pleurs. J’ai gardé ses séquelles pendant des années.
Tu es un violeur
Et je me rappelle, il y a quelques jours, quand je décide d’en parler à mon mec et un ami, les deux se mettaient à me fixer d’un regard accusateur. Il m’ont clairement dit: ce n’est pas un viol çà! Tu es allée voir la personne à l’hôtel, sans rien mettre en bas de ta robe. Avoues que tu en avais envie.
C’est tellement dégoûtant d’entendre toutes ces choses après ce que j’ai subi comme traumatisme pendant de longues années. Et quand je revenais sur Facebook lire toutes les critiques acerbes autour de l’histoire de Angela Kpeidja, je me demande dans quelle société sommes nous?
Je m’écœure aujourd’hui de voir toute l’énergie que l’on déploie pour accuser une victime alors qu’on aurait pu moraliser, décourager et punir ces hommes sans scrupules qui se laissent à de telles bassesses. Il faut que ça cesse!
Il n’y a pas de viol consentant.
Quoi que tu te donnes comme motif, lorsque tu décides d’avoir des relations sexuelles avec une femme sans son avis, tu es un violeur. Parce que le respect dû à la gent féminine fait partie de l’ éducation à moi transmise par mes parents, et donc de mes valeurs. Parce que je ne supporte pas la violence et la brutalité à son égard, je condamne avec fermeté cette pratique malsaine.
À bas les violeurs!
À bas les hommes qui cautionnent le viol peu importe la forme qu’elle prend!
Je suis Nadia OKOUMASSOUN,
Présidente de l’ONG Femme Capable.
Oui il n’y a pas de viol consentant mais de viol du libido des hommes. Un homme, c’est pas un jouet.
La provocation est du terrorisme et se faire dépuceler par son mec, son amour (rien qu’à lire comment tu le présentais façon jamais comme un gueux) à la douce ou avec le sadisme d’un gorille en chaleur … c’est préférable (je ne suis fait pas encore recours à la théorie de l’hiérarchisation des crimes) que de ce faire charcuter sexuellement et sauvagement par une horde de 125 rebelles. C’est dur et c’est très marquant mais on passe après à autre chose.
Une raison de plus d’écouter ses parents.
Eh oui! Il faut toujours écouter ses parents car c’est vital.
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Vraiment triste