Les prêtres “pères de famille” invités à déposer leur démission. Cette décision provient d’un document officiel intitulé « A l’école de Jésus-Christ. Pour une vie sacerdotale authentique », et signé par la conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (CENCO).
Le célibat des prêtres catholiques fait débat en République démocratique du Congo. Un document signé par les évêques des 47 diocèses de la RDC, appelle les prêtres congolais ayant eu un enfant, à renoncer à leurs fonctions sacerdotales. Ce document de 19 pages vise à mettre fin aux attitudes hors loi de ces prêtres qui ont une vie de couple en cachette et à œuvrer pour le respect des droits des enfants et des personnes vulnérables.
« Considérant d’une part, les droits et obligations des parents à l’égard de leur famille, et d’autre part l’incompatibilité de la charge de père de famille avec le ministère et la vie sacerdotale en régime catholique romain, nous demandons à tout prêtre ayant un enfant d’aller s’en occuper complètement et pour ce faire de solliciter la dispense des obligations sacerdotales auprès du Saint-père », ont écrit les évêques de la CENCO.
Des peines de renvoi pour les prêtres contrevenants
La CENCO va plus loin. Les prêtres qui résisteraient à demander la dispense des obligations cléricales seront responsables des débouchés. Leur cas sera présenté au Saint-Siège par l’évêque pour des peines de renvoi de l’état clérical. Une partie du document rappelle que les enfants qui naissent de l’union entre femme et prêtre vivent généralement des expériences douloureuses et sont classés dans le jargon de “fruits du péché” dans la société congolaise.
« Nous avons l’obligation morale de reconnaître que ces personnes existent et souffrent dans le silence », a-t-elle insisté. À cet effet, il y a lieu de « briser le silence sur ce phénomène ». D’après cette décision, il ressort que l’Église catholique du pays exige la chasteté sacerdotale de ses prêtres. Rappelons que le phénomène n’est pas nouveau, même si les autorités catholiques congolaises restent le plus souvent muettes sur ce genre d’affaire.
Certains se demandent d’ailleurs si ces nouvelles directives de la CENCO n’avaient pas déjà commencé à être appliquées. En effet, ces derniers temps, plusieurs cas de prêtres renvoyés de leurs fonctions ont été révélés. Il y a quelques jours, trois responsables du diocèse de Tshumbe, dans le centre du pays, avaient été exclus sur décision du Vatican. Une décision ferme puisqu’un des trois prêtres avait déclaré n’avoir jamais été jugé, ni entendu.
