“Personne ne peut interdire …”, l’Eglise Catholique répond à la polémique sur le rituel des jumeaux
Le père Hubert Kèdowidé, curé de la paroisse Bon Pasteur de Cotonou et porte-parole de l’archevêque de Cotonou a réagi à la polémique suscitée sur les réseaux sociaux au sujet des rituels faits aux jumeaux dans l’Eglise catholique Romaine.
L’Abbé Justin Bocovo, curé de la paroisse Notre Dame de la visitation de Gbedagba a expliqué publiquement dans une vidéo que depuis quelques années le Seigneur l’a inspiré de libérer les frères et sœurs à travers une célébration de la cérémonie de sortie des jumeaux. Pour lui, il s’agit d’une cérémonie fort simple qui consiste à interner les jumeaux sur la paroisse, à célébrer la messe et à faire une prière de consécration devant le tabernacle et devant la Vierge Marie afin de demander que le Seigneur les libère, les délivre.
David Koffi Aza s’indigne
« C’est une célébration au cours de laquelle nous faisons le rite du marché qui est un rite d’abondance et de prospérité, et puis nous faisons également l’installation sur le siège du Christ. C’est un rituel dans la célébration qui consiste à demander la stabilité aux personnes qui sont en difficulté », a-t-il expliqué. Mais cette annonce a provoqué la colère des dignitaires des cultes vodoun notamment David Koffi Aza, président du conseil national des cultes endogène du Bénin (Conaceb).
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Ce dernier dénonce une « incursion dans les divinités ». « L’Église catholique romaine peut-elle faire les rituels de Hoxo (jumeaux/jumelles) ? L’Église catholique peut-elle faire des rituels d’initiation au niveau de nos panthéons ? Aujourd’hui à Gbedagba avec Abbé Bocovo on fait les rituels des jumeaux, et on estime, on affirme même sur les réseaux sociaux que le rituel des Hoxo qui est fait dans la tradition crée des empêchements aux gens, des soucis aux gens, apporte la mort aux gens. En un mot on vilipende », a-t-il répliqué dans une vidéo.
L’Eglise Catholique s’explique
Cette polémique semblable à une guerre des religions à cause des rites engagés par l’Eglise Catholique romaines en faveur des jumeaux a fait réagir le curé de la paroisse Bon Pasteur de Cotonou, le père Hubert Kèdowidé et porte-parole de l’archevêque de Cotonou. “Personne ne peut interdire à l’Eglise Catholique d’engager cette dynamique d’incarnation du christ qui se rend présent dans la présence culturel. Et ça, c’est important pour nous. Cela fait en sorte que depuis trois ans, la totalité des prêtres béninois, il faut dire que actuellement on est autour de 1500 prêtres , nous avons ce qu’on appelle l’union des clergés béninois”, a répondu le père Hubert Kèdowidé dans un entretien accordé à Golf TV.
Pour lui, depuis trois ans l’union des clergés béninois a engagé non seulement des recherches mais un travail familial, communautaire, de comment faire pour vaincre le syncrétisme par l’appropriation de tout le travail et de tout le patrimoine à la fois culturel et humain de l’homme noir qui accueille à cœur ouvert , vie ouverte, le christ dans sa vie.
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Les rites engagés par l’Eglise Catholique
C’est un long cheminement, clarifie le père Hubert Kèdowidé qui précise que certains prêtes de l’union des clergés béninois, après des expériences pastorales, essaient de mettre en pratique certaines réalités qui, au fil de sa pratique se soumet à l’ensemble de la communauté des prêtes pour validation.
“Donc, c’est le cas de la sortie des enfants parce-que le rite chrétien, à travers le baptême, à travers l’initiation chrétienne, on parle de l’accueil des enfants, après on parle de nom donné à l’enfant, on parle du processus même lorsque la femme est enceinte”, a-t-il expliqué.
A l’en croire, le Bénin a pris du retard sur ces consécrations. “En cela , il faut ajouter qu’au Bénin, on est en retard. Quand vous voyez l’Afrique centrale, ils sont très très avancés par rapport à l’accueil de Dieu au cœur de leur culture”, a-t-il fait remarquer.
Pas besoin de lever les enchères
“Moi, j’allais m^me dire que, s’il advenait même que c’était quelques erreurs de certains prêtres, je préfère encore des erreurs, des gens qui ne font rien ne commettent pas des erreurs.
Lorsque quelqu’un est face à un défit humain, face à la résolution d’un problème spécifique, après avoir tenu compte de l’ensemble de ce que véhicule la foi, et restant vraiment dans la foi catholique, tente de résoudre un problème, il peut y avoir quelques hésitations, quelques erreurs, mais de là à vilipender toute l’Eglise catholique, je ne pense pas que … On a pas besoin de lever les enchères… “,
Père Hubert Kedowide, porte-parole de l’archevêque de Cotonou
C’est pourquoi, le curé de la paroisse Bon Pasteur de Cotonou pense que la polémique est vaine. “Je ne pense même pas que ça soit le but de ceux et celles qui contestent , chacun peut-être contestent de bonne foi, chacun travaille de bonne foi, il est nécessaire de quand même rappeler à tous qu’il n’y a pas un seul endroit humain de l’être culturel qui soit inaccessible au christ”, a-t-il insisté telle une réponse du berger à la bergère pour mettre fin à la polémique déclenchée par les dignitaires du culte endogène.
Et pourquoi diabolisé ce que font les autres ?
Si l’église catholique veut apporter sa touche à la culture générale africaine pour maintenir ses fidèles… Le cadre idéal serait le cadre de dialogue et de concertation interreligieux…
Pour qu’on ne soit pas dans le même schéma que l’histoire de dame parfaite.
L’église catholique accepterait si facilement l’utilisation de ses attributs ?
Le dialogue interreligieux doit prévaloir chers hommes spirituelles