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Niger : Plusieurs terroristes et des membres du groupe Boko Haram libérés de prison

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Lors d’une réunion sur la situation sécuritaire du pays ce vendredi 25 février 2022, le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum a annoncé la libération de plusieurs « terroristes » placés en détention préventive dans le pays, dont des membres de la secte djihadiste Boko Haram. Tout ceci, en vue d’ouvrir le dialogue avec des chefs djihadistes opérant dans la région frontalière de Tillabéri, au Sud-Ouest du pays.

Quelques mois après sa prise de fonction à la présidence nigérienne, Mohamed Bazoum se met en pôle position pour ramener la quiétude dans son pays en proie à la menace terroriste. Le chef de l’État nigérien a autorisé la remise en liberté de plusieurs terroristes incarcérés au Niger, dont des membres du groupe djihadiste Boko Haram. Une première dans le pays.

« J’ai identifié neuf chefs terroristes. On m’a conseillé de libérer des prisonniers que j’ai directement reçus (après leur libération) au palais de la présidence parce que je cherche la paix », a déclaré le président nigérien, vendredi soir, selon une retransmission samedi par la télévision nationale. Le dirigeant nigérian estime qu’il a ordonné la libération de ces mécréants pour la concorde nationale.

« Je ne ménage aucun moyen. J’ai libéré sept à huit personnes détenues dans les prisons de Kollo (Sud), de Koutoukalé (prison de haute sécurité) et j’ai plein d’émissaires dans toutes les zones (…) j’ai essayé des réconciliations dans les villages, je me débrouille comme je peux », a ajouté Mohamed Bazoum.

Jeune Afrique rapporte que les équipes de la présidence travaillent depuis plusieurs mois à engager des échanges avec plusieurs responsables djihadistes opérant dans la région frontalière de Tillabéri. Ce vendredi, une source de la présidence a affirmé que « Ces libérations sont les premières du genre publiquement divulguées dans le cadre de la recherche et la restauration de la paix au Niger depuis le début des attaques terroristes en 1995 ».

À l’issue du discours du président Mohamed Bazoum, un proche de ce dernier confie que ces remises en liberté, sont intervenues au cours des « trois derniers mois » et concernent « des membres de mouvements dont Boko Haram » dans une démarche « de la recherche de la paix ».

Mohamed Bazoum sur deux fronts

Le Niger fait face à deux fronts djihadistes : dans le Sud-Est proche du Nigeria, où agissent le groupe nigérian Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), sa branche dissidente et dans sa partie Ouest, proche du Mali, cible de groupes affiliés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda.

Selon des sources sécuritaires, ces groupes djihadistes ont recruté « beaucoup de jeunes nigériens » pour semer la terreur dans le pays. « Depuis que je suis venu à la tête de l’État (en avril 2021), je me suis dit : “ces jeunes gens là qui sont dans le terrorisme qu’est-ce qu’ils veulent ? », s’interroge-t-il.

Pour l’unité nationale, le président nigérian a « décidé de les aborder, j’ai cherché le parent biologique de chacun d’entre eux (…) je leur ai envoyé des émissaires ». Mohamed Bazoum dit avoir « parlé avec certains » et en a « reçu d’autres » et avoir relevé « une légère accalmie » dans les attaques jihadistes particulièrement dans le sud-est.

Le Niger prend la lutte antiterroriste comme une priorité. Mohamed Bazoum assure que quelque 12 000 soldats nigériens combattent « en permanence » dans une dizaine d’opérations anti-djihadistes dont la dernière « Niya » (volonté en langue locale) de 2 160 hommes a été « montée » en février dans le sud-ouest, proche du Burkina Faso.

L’esprit de Takuba

En vue d’éradiquer ce fléau, le président nigérien a insisté en outre sur le « nécessaire » appui de leurs alliés européens et américains contre la menace terroriste qui sévit dans certains contrés du pays. « Nous n’avons pas les moyens de garder tous nos villages. Mes militaires sont 12 000 dans des opérations, ils font quatre mois (sur le terrain) si à côté d’eux je peux placer 600, 700 Européens qui ont des hélicoptères qui vont travailler avec eux (…) c’est ça l’esprit de Takuba », a indiqué Mohamed Bazoum.

Takuba est la force européenne qui était déployée au Mali pour la lutte contre le terrorisme dans le pays. Mais après son retrait, elle pourrait être redéployée dans la zone nigérienne de Tillabéri pour la même mission sécuritaire.

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