Au Niger, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pacifiquement ce dimanche 18 septembre 2022, dans les rues de la capitale nigérienne Niamey, pour protester contre la présence militaire française dans le pays et la cherté de la vie. La manifestation est organisée par le mouvement M62 avec à sa tête Seydou Abdoulaye.
Tous les grands acteurs de la société civile et quelques responsables des partis politiques de l’opposition nigérienne et des centaines de personnes ont répondu à l’appel du mouvement M62 dimanche. Les manifestants ont sillonné quelques rues de la capitale avant de tenir un meeting devant le siège de l’Assemblée nationale. Ils protestent notamment contre la présence de la force française anti-djihadjiste Barkhane sur le sol nigérien à travers des cris de « Barkhane dehors », « À bas la France », « Vive Poutine et la Russie ».
Exigeant le départ des troupes françaises, certains manifestants arboraient des drapeaux de la Russie et brandissaient des pancartes hostiles à la France et à Barkhane. « Dégage l’armée française criminelle » ou « L’armée coloniale Barkhane doit partir », pouvait-on lire sur certaines pancartes dans cette manifestation autorisée par les autorités municipales de Niamey. Les manifestants réclament aussi l’amélioration des conditions de vie face à la cherté de la vie qui secoue le pays.
Organiseur de ce meeting, le Mouvement M62 a également annoncé avoir lancé « une pétition en ligne contre la présence de Barkhane au Niger », dont le texte demande que le régime du président Mohamed Bazoum la « fasse partir de [leur] pays », ainsi que « toute autre force maléfique dont l’objectif est de déstabiliser et/ou piller les ressources d[u] pays et du Sahel ».
Exiger le départ des forces françaises
« Il y a des slogans anti-français parce que nous exigeons le départ immédiat de la force Barkhane au Niger qui aliène notre souveraineté et qui est en train de déstabiliser le Sahel », a affirmé à l’AFP Seydou Abdoulaye, le coordonnateur du Mouvement M62. Il a accusé l’ancienne puissance coloniale d’un « soutien actif » aux « djihadistes qui ont répandu le terrorisme à partir du Mali », voisin du Niger et du Burkina Faso.
La force française Barkhane avait été chassée par la junte au pouvoir au Mali depuis 2020, qui est soupçonnée de travailler avec le groupe paramilitaire russe Wagner. En avril dernier, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les djihadistes qui sèment la terreur dans certaines régions du pays.
Une première mobilisation réussie pour les organisateurs, alors que les manifestations de rue sont interdites à Niamey depuis 2018, officiellement à cause de l’insécurité grandissante. En organisant cette manifestation, le mouvement M62 qui rassemble des organisations de la société civile se dit satisfait de la mobilisation.