La gendarmerie malgache a confirmé ce mardi 30 août 2022 avoir tué 19 personnes en tirant sur des manifestants en colère qui tentaient d’entrer dans une caserne à Ikongo à environ 350 km de la capitale, Antananarivo. L’enlèvement d’un enfant albinos la semaine dernière serait à l’origine de ce courroux.
La commune d’Ikongo à Madagascar est sous le choc depuis la semaine dernière. Un enfant albinos a disparu et les autorités suspectent un enlèvement. Aux alentours de 8h00GMT ce lundi, des tirs ont retenti à Ikongo, petite ville de Madagascar. Selon un communiqué des gendarmes, « Dix-neuf personnes ont perdu la vie et 21 blessés sont toujours soignés » après que ces gendarmes ont ouvert le feu sur des habitants en colère, autour d’une sombre affaire d’enlèvement d’un enfant albinos. Ils ajoutent qu’une enquête est en cours.
Les gendarmes affirment que le calme est désormais revenu. Leur premier bilan ce lundi 29 août faisait état de onze morts. Depuis la semaine dernière, la petite ville d’Ikongo est sous le choc. Et pour cause, un enfant albinos a disparu et les autorités suspectent un enlèvement. Après la disparition de l’enfant, quatre suspects ont été arrêtés par les gendarmes et placés en détention dans la caserne d’Ikongo. Mais des habitants en colère ont voulu se faire justice eux-mêmes.
Dans la matinée du lundi, ils se sont rendus devant la caserne de gendarmerie et ont demandé qu’on leur remette les quatre suspects, rapporte TV5 Monde. Le média indique qu’au moins 500 personnes ont débarqué, certaines munies d’« armes blanches » et de « machettes ». Les gendarmes instaurent alors un périmètre de sécurité pour tenter de faire baisser la tension et « un bain de sang », a expliqué, lundi, le commandant Andry Rakotondrazaka, lors d’une conférence de presse. Il a ensuite évoqué « des provocations » des personnes armées de « couteaux à longue lame et de bâtons » ainsi que des jets de pierres.
«la légitime défense»
Jusqu’à ce que la foule ne tente de franchir le périmètre de sécurité. Les gendarmes affirment avoir d’abord fait usage de gaz lacrymogène et tiré des coups de sommation. « Mais, en dernier ressort « ils « n’ont pas eu d’autre choix que de recourir à la légitime défense », explique le commandant. Ils « ont tiré sur la foule », s’est de son côté indigné le député Razafintsiandraofa qui a indiqué vouloir demander une enquête parlementaire. Sur son compte Twitter, le Ministère malgache de la Défense nationale a fait savoir que « les aéronefs de l’armée sont aussi sur les lieux pour évacuer les blessés graves ».
Plus d’une douzaine d’enlèvements, d’attaques et de meurtres ont été signalés au cours des deux dernières années au Madagascar, selon les Nations unies. Sur la grande île de l’océan Indien, les personnes atteintes d’albinisme sont régulièrement la cible de violences.