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« Je n’aime pas sa famille, je l’aime elle » , témoignage après sa rencontre avec les beaux-parents

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Dans une relation amoureuse, la rencontre avec la belle-famille est une étape stressante. Pour les couples de même genre, elle peut être d’autant plus difficile lorsque l’un des deux membres fait face à un rejet qu’il n’a lui-même jamais connu dans sa propre sphère familiale. 

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Grandir en prenant conscience qu’une partie de la société nous considère comme étant hors des clous, mais échapper à cette forme de rejet dans son propre cocon familial. Même si les personnes LGBT+ se heurtent quotidiennement à l’homophobie de la société, certaines vivent heureusement sans connaître la douleur d’être rejetées par les siens. Parfois, le moment de crispation est celui de la rencontre avec la belle-famille. Mais quand on a soi-même été accepté pour ce qu’on était dans sa famille, comment vit-on ce rejet sur le tard ? Deux personnes témoignent pour ELLE. 

« C’est comme si j’avais vécu à retardement le rejet que rencontrent beaucoup de jeunes gays au sortir de l’adolescence », fait remarquer Vincent*. D’une voix parfois presque enfantine, cet étudiant en psychologie de 24 ans se souvient de sa première rencontre avec les parents de son futur mari comme si c’était hier. Bien loin d’une présentation officielle, les beaux-parents avaient débarqué un dimanche matin sans prévenir au domicile de leur fils, à Grenoble. Une sorte d’angoisse avait saisi Vincent au moment d’aller leur dire bonjour, comme s’il savait déjà au fond de lui que cela ne serait pas facile.  Caché derrière la porte de la chambre, le garçon hésitait, tout en songeant au portrait qu’avait dressé d’eux son amoureux. Puis il avait pris son courage à deux mains. « Je ne dirais pas qu’ils étaient chaleureux, mais ils essayaient de faire bonne figure », estime-t-il. Mais derrière cette réserve de façade se cache en réalité de nombreux préjugés.  

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UNE PREMIÈRE RENCONTRE DIFFICILE 

Dans l’esprit des beaux-parents, la nouvelle histoire d’amour de leur fils ne passe pas. « Mon compagnon savait que ça allait être compliqué parce que ses parents ne l’avaient connu qu’avec des filles auparavant, explique-t-il aujourd’hui. Je pense qu’ils n’auraient jamais pensé qu’il sortirait avec une personne comme moi. » Ses nouveaux beaux-parents, visiblement déboussolés par la situation, se retrouvent à voir en lui la femme de leur fils, presque à l’étiqueter du genre féminin. Vincent décrit lui-même son physique comme étant « efféminé ». « Dans leur esprit, les personnes sont forcément genrées », pointe le principal intéressé. De son côté, la mère espère toutefois que son fils retournera un jour vers les femmes et ne s’en cache pas. « Tu sais bien que j’espère encore que tu te remettes en couple avec une femme », lui écrit-elle un soir. Lorsque Vincent tombe sur le fameux texto, son cœur se brise. 

Une vision très hétéronormée de l’amour à laquelle Alexia*, 26 ans, a également été confrontée dans la famille de sa moitié. De même que pour Vincent, la rencontre ne s’est pas faite en un jour. L’amoureuse d’Alexia n’avait pas encore trouvé le courage de se confier à ses parents. Mais une rencontre en bonne et due forme finit par se produire. « Au départ, ils ont été très accueillants en surface, mais j’ai tout de même senti une petite réserve », précise Alexia. Sans compter qu’elle ne reçoit pas la même attention que leur beau-fils, auprès duquel le père est beaucoup plus chaleureux. « Personnellement, quand on ne me met pas à l’aise, je ne suis pas à l’aise », dit la jeune femme, presque désolée.  

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UNE VISION DU COUPLE HÉTÉRONORMÉE 

Une retenue forcément liée à l’homosexualité, selon celle qui travaille dans la communication à Paris. Elle ajoute, pensive : « Je ne veux pas forcément faire le lien de causalité, mais sa famille est très catholique. J’ai l’impression qu’ils sont tout de même prédisposés à penser la relation amoureuse et conjugale sous un seul aspect. » Pendant deux ans, les grands-parents maternels et la famille élargie ne savent rien de l’existence d’Alexia. « Ma copine avait peur de leur en parler parce qu’elle gardait en mémoire des remarques homophobes qu’elle avait entendues de leur part », précise timidement la jeune femme. Un jour, sa copine partage avec elle une confidence de son père. Depuis, la phrase tourbillonne régulièrement dans sa tête : « Tu ne m’enlèveras pas de la tête qu’un couple, c’est un homme et une femme. Un point, c’est tout. » 

« LE FAIT QUE MA COPINE N’UTILISE PAS UN TERME CLAIR POUR DÉFINIR NOTRE RELATION N’A PAS AIDÉ. J’AVAIS L’IMPRESSION QU’ELLE CAMOUFLAIT UN PEU LA RÉALITÉ. » 

L’épisode le plus douloureux intervient lors des fiançailles de sa belle-sœur, auxquelles Alexia n’est tout bonnement pas invitée. « Je me suis vraiment sentie rejetée », admet-elle, la voix vacillante. Elle sera malgré tout invitée au mariage, mais l’expérience est à nouveau difficile.  « Pour me présenter, ma copine disait que j’étais son “amie” », dit-elle. Personne ne comprend qui elle est. Elle concède : « Le fait que ma copine n’utilise pas un terme clair pour définir notre relation n’a pas aidé. J’avais l’impression qu’elle camouflait un peu la réalité. J’aurais voulu qu’elle arrête de dire les choses à demi-mot… » Si l’ambiance est pesante, Alexia continue de faire bonne figure. Malgré les craintes, tout se passe à peu près bien en surface. Mais on comprend à demi-mot que la frilosité de cette belle-famille ne l’aide pas à s’affirmer aussi librement qu’elle le voudrait. « Je pense que l’acceptation est un long chemin, souffle-t-elle. Mais bon, je n’aime pas sa famille, je l’aime elle. » 

UN REJET JAMAIS VÉCU DANS LEUR PROPRE SPHÈRE FAMILIALE 

De son côté, Victor a dû parfois affronter des propos haineux sans broncher. Un soir, l’oncle de la famille fait une sortie homophobe sur l’émission Drag Race France. Devant toute la famille, il s’offusque, employant des insultes homophobes. L’assemblée reste impassible. Les propos ne choquent personne, à l’exception de la belle-sœur de Victor. Selon le dernier rapport annuel de SOS Homophobie, le rejet pur et simple, dans la société française, des personnes LGBT+ est présent dans 68% des cas. Souvent, ces situations s’accompagnent d’insultes (40%), voire de menaces (15%) ou, dans le pire des cas, d’agressions physiques (15%).  

Une intolérance à laquelle le jeune homme n’a jamais été habitué… du moins dans son cercle familial. Et pour cause, son homosexualité n’a jamais été un drame, loin s’en faut. « Quand je me suis aperçu que j’aimais les garçons, je l’ai plutôt bien pris, se souvient-il. Chez mes parents, il y avait déjà beaucoup d’ouverture d’esprit. Je n’entendais jamais de propos déplacés à la maison… Grâce à mon environnement, c’était plus facile d’être en confiance. »  

« QUELQUE PART, JE ME DIS QUE C’EST MIEUX QUE CELA ARRIVE MAINTENANT. TOUT ÇA ME BLESSE MOINS, PARCE QUE MAINTENANT, JE SUIS PARÉ CONTRE ÇA. » 

Le jour où les parents de Victor ont appris qu’il aimait les garçons, ce n’était évidemment pas au programme. Son copain de l’époque l’avait déposé à moto devant chez lui, alors que sa mère était à la maison. « Au moment de se dire au revoir, on s’est roulé une grosse pelle ! », s’esclaffe Vincent. Sauf que sa mère a tout vu derrière la fenêtre de la cuisine. À sa grande surprise, sa première remarque n’a rien à voir avec le fait qu’il ait embrassé un garçon, mais plutôt avec le fait qu’il soit monté sur une moto. Le sujet est rapidement évacué dans la sphère familiale : Vincent aime les hommes, et alors ? Dans cette épreuve, la maturité de Victor a aussi été une alliée de taille : « Quelque part, je me dis que c’est mieux que cela arrive maintenant. Tout ça me blesse moins aujourd’hui parce que je suis paré contre ça. » L’expérience est certes un rempart, mais le rôle du partenaire est sans doute le plus important. 

Le vécu de Victor n’aurait jamais été le même sans le soutien de son chéri. « Dans cette histoire, je me suis senti soutenu par mon mec du début à la fin parce qu’il a toujours tout assumé. Quand ses parents ne voulaient pas me voir, il disait qu’il ne venait pas non plus. Pour lui, c’était à prendre ou à laisser », se souvient-il. Aujourd’hui, les choses sont plus apaisées entre lui et ses beaux-parents. Le temps a fait son œuvre, certes, mais le fait que Victor prenne désormais sa place, quitte à choquer, y est aussi pour quelque chose.  « Je pense qu’ils ont vu que ça allait durer avec leur fils, confie-t-il. On a même un projet bébé ! Avec le temps, ils semblent avoir compris qu’il était épanoui avec moi… » Dans un éclat de rire, il conclut : « Je n’imagine pas la tête que ma belle-mère va faire quand je vais marier en robe… Ça va leur faire un choc ! » 

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