Le mouvement de grève qui touche en France les raffineries et crée des pénuries dans les stations-service de TotalEnergies, menace de s’étendre le mardi 18 octobre 2022 à de nombreux secteurs, sur fond de forte inflation, a annoncé l’organisation syndicale CGT le jeudi 13 octobre 2022. Les grévistes réclament toujours 10% d’augmentation des salaires pour 2022.
La pénurie de carburant fait rage en France suite à la grève déclenchée dans les raffineries françaises. Et les automobilistes français devront encore faire preuve de patience pour pouvoir faire le plein. Face aux réquisitions dégainées par le gouvernement du président Emmanuel Macron pour contrer la grève dans l’industrie pétrolière, la CGT a décidé, jeudi, avec plusieurs syndicats ainsi que des mouvements de jeunesse, d’organiser une journée de « mobilisation et grève » interprofessionnelle mardi prochain, rapporte France 24. La décision a été prise à l’issue d’une rencontre intersyndicale au siège de la centrale à Montreuil.
Selon Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, cette journée d’action « pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève » concernera « les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et le nucléaire, (…) l’éducation, la santé, le commerce… ». L’appel à la mobilisation est aussi signé par les organisations de jeunesse Fidl, le MNL, l’Unef et la Vie lycéenne. Les signataires estiment qu’« une limite a été franchie par le gouvernement » avec l’annonce de réquisitions des salariés des raffineries et dépôts par les préfectures alors qu’un tiers des stations essence du pays rencontraient des difficultés d’approvisionnement.
Augmentation des salaires réclamée
Des réquisitions qui sont très mal reçues par les grévistes et qui ont conduit des syndicats à appeler à manifester mardi prochain. La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre dernier chez TotalEnergies, revendique 10% d’augmentation des salaires pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d’année, afin de compenser l’inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe. La grève sur les sites de TotalEnergies est maintenue en dépit de la signature d’un accord sur des augmentations salariales conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC.
«Dictature macronienne»
Cet accord prévoit une augmentation pour 2023 de 7% dès novembre et 3.000 à 6.000 euros de prime. Mais la CGT a claqué la porte des discussions, parce qu’elle n’est pas satisfaite de la proposition de la Direction de TotalEnergies après près de trois semaines de grève. « On assiste à la dictature macronienne », a réagi auprès de l’AFP Benjamin Tange, de la CGT. « Ce qui se passe, c’est la colère de plusieurs mois, plusieurs années et d’une rupture du dialogue social », a-t-il déclaré
Lors d’un entretien sur France 2 mercredi soir, le président français, Emmanuel Macron a prévu un retour à la normale dans la distribution de carburants « dans le courant de la semaine qui vient ».