France : après sa fugue du Bénin, le juge de la Criet, Essowé Batamoussi obtient le statut d’exilé
La France a validé la demande du statut d’exilé à l’ex-juge de la Criet, Essowé Batamoussi, a appris la rédaction de Triomphe Mag. Il avait démissionné de son poste à la Criet après avoir dénoncé une pression gouvernementale sur les décision juridiques de ladite cour.
Le statut de réfugié a été accordé en quelques jours par la France à l’ancien juge de la Criet, Essowe Batamoussi. Il y a quelques mois, il avait claqué la porte de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) au lendemain de l’arrestation de Reckya Madougou. Après sa démission, il avait pris la clé des champs pour se retrouver au Togo d’où il a pris le départ avec sa femmes et ses quatre enfants pour la France.
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“Le juge que je suis n’est pas indépendant”, a affirmé Essowé Batamoussi dans un entretien diffusé par Radio France Internationale (RFI). “Toutes les décisions que nous avons été amenés à prendre l’ont été sur pression y compris celle qui a vu le placement de dame Reckya Madougou en détention”, a-t-il expliqué.
« Dans ce dossier, nous avons été sollicités par la chancellerie car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention provisoire…Il y a eu pas mal de dossiers où nous avons reçu des instructions de la chancellerie » avait insisté dans un entretien accordé à RFI.
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Il met ainsi en exergue le dossier de l’ancienne ministre sous l’ex-président Yayi Boni, Reckya Madougou qui est sous mandat de dépôt depuis le 5 mars à la prison civile d’Akpro-Missérété, à Porto Novo. Elle est accusée d’avoir “planifié des exécutions en série de personnalités politiques”, et a été inculpée pour “financement du terrorisme” par la Criet.
Sa demande d’exil serait faite par un avocat de Reckya Madougou d’après les information du journal Le Matinal. A ce titre, l’ancien juge de la Criet, Essowé Batamoussi, sa femme et ses quatre enfants sont donc exilés en France.
Pour rappel, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) est une Cour spéciale mise en place par le pouvoir de Patrice Talon et accusée par des acteurs politique de servir d’instrument judiciaire pour museler l’opposition. Juge de la chambre des libertés de la Criet, Essowé Batamoussi est décrit comme “rigoureux et très exigeant” par l’un de ses collègues.
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En février 2019, le chef de l’Etat lui a confié par décret une double responsabilité en le nommant juge dans un tribunal de deuxième instance “cumulativement avec ses fonctions à la Criet”.