Condamnation de Madougou et Aïvo : le Bénin réplique aux inquiétudes des États-Unis
Ce mercredi 15 décembre 2021, le gouvernement béninois a réagi à la déclaration du département d’État des États-Unis sur la condamnation des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet).
Le Bénin à répondu au communiqué du Porte-parole du Département d’État des USA, Ned Price. Après le verdict rendu par la Criet dans le procès de Joël Aïvo et Reckya Madougou, Ned Price avait exprimé dans son communiqué de « graves inquiétudes quant à l’ingérence politique dans le système de justice pénale du Bénin ».
À en croire le Porte-parole du gouvernement béninois, le constat des États-Unis n’est pas bien-fondé. « Les Institutions jouent leurs rôles, puisque nous sommes dans un système de séparation de pouvoir », a dit Wilfried Léandre Houngbédji. Le Secrétaire général adjoint du gouvernement estime que « le gouvernement a joué sa partition ».
Les inquiétudes des USA
Les États-Unis se disent inquiets de l’actualité qui prévaut au Bénin en matière de « la poursuite de l’érosion de l’espace pour la dissidence, l’augmentation globale des restrictions à l’autonomie participative et à la liberté d’expression, et le ciblage systématique des personnalités politiques de l’opposition ».
Ils suggèrent que l’idéal serait de « Démontrer aux citoyens du Bénin et aux partenaires internationaux que le système judiciaire ne sera pas utilisé à des fins politiques », dans l’espoir de « restaurer l’ancienne réputation du Bénin en tant que leader régional de la gouvernance démocratique et de l’État de droit ».
Il faut signaler qu’à part le Porte-parole du Département d’Etat des USA, l’administratrice des agences des Etats-Unis pour le développement international, Samantha Power s’est aussi prononcée sur la condamnation de Joël Aïvo et Reckya Madougou. « Le gouvernement béninois ne doit pas utiliser la justice à des fins politiques. Les États-Unis suivent de près la situation au Bénin », a-t-elle confié.
Pour rappel, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) a condamné l’opposant et constitutionnaliste Joël Aïvo à 10 ans de prison ferme et 45 millions d’amende. Il lui est reproché des faits de Blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État.
L’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou, a écopé de 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions de FCFA d’amende pour complicité et financement d’actes terroristes.