Bénin – Libération de Reckya Madougou : Patrice Talon justifie le non-respect de l’avis du GTDA de l’ONU
Le président Patrice Talon a justifié le non-respect de l’avis de l’ONU sur la détention de l’opposante Reckya Madougou
En début de semaine, le Président Patrice Talon a justifié le non-respect de l’avis n°51/2022 du groupe de travail de l’ONU sur la détention en faveur de l’opposante Reckya Madougou. C’était lors de l’instruction de deux recours devant la Cour constitutionnelle recours déposés par des Béninois qui veulent savoir pourquoi le gouvernement béninois n’a pas exécuté cet avis de l’ONU.
Devant la Cour constitutionnelle, le président de la République, par l’entremise du secrétaire général du gouvernement, a indiqué que « l’avis déféré n’ayant pas de force contraignante, il ne saurait juridiquement s’imposer au Bénin et à ses institutions ». Le représentant du Chef de l’État a ajouté que l’ancienne ministre Réckya Madougou condamnée à 20 ans de prison par la CRIET pour financement du terrorisme, «fait l’objet d’une détention en vertu d’une condamnation prononcée par une juridiction compétente et que le gouvernement ne dispose d’aucune prérogative constitutionnelle pour interrompre par lui-même l’exécution d’une telle condamnation », rapporte Banouto.
Pour rappel, les requérants à travers leur recours, voulaient savoir pourquoi l’État béninois n’a pas exécuté l’avis du Groupe de travail de l’ONU en date du 8 novembre 2022 sur la détention arbitraire (GTDA/ONU) de Réckya Madougou. Par l’avis, l’organisme du système des Nations-Unies ordonne la libération immédiate de la candidate recalée à l’élection présidentielle de 2021 et de lui verser des dommages-intérêts dans un délai de six mois.
Après ce délai, les requérants disent avoir constaté que les autorités béninoises n’ont malheureusement pris aucune mesure pour libérer Réckya Madougou comme l’a demandé l’avis de l’ONU. Pour ces Béninois qui ont introduit les recours, le président a violé la constitution en manquant d’assurer l’exécution de l’avis du Groupe de travail de l’Organisation des Nations Unies sur la détention arbitraire. Mais la Cour constitutionnelle dans son verdict, s’est déclarée incompétente.