Bénin : Condamnation de Madougou et Aïvo: les Etats-Unis dénoncent “l’ingérence politique”
Dans un communiqué de presse rendu public le lundi 13 décembre 2021, le porte-parole du département américain Ned Price a réagi à la condamnation des deux opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou par la juridiction spéciale (Criet). Dans ses propos, il dénonce l’instrumentalisation de la justice béninoise à des fins politiques.
Les réactions continuent après les diverses lourdes peines d’emprisonnement infligées aux opposants Reckya Madougou et Joel Aivo. Selon le porte-parole du département américain Ned Price il s’agit d’une situation qui prouve que le caractère de la justice béninoise n’est pas impartial.
« Le récent procès et la condamnation des opposants politiques Reckya Madougou et Joel Aivo soulèvent de graves inquiétudes quant à l’ingérence politique dans le système de justice pénale du Bénin », a-t-il déclaré. Pour Ned Price, les États-Unis sont inquiets de la situation qui prévaut au Bénin en matière de la poursuite judiciaire des personnes appartenants dans le camp de l’opposition.
« Nous sommes alarmés par la poursuite de l’érosion de l’espace pour la dissidence, l’augmentation globale des restrictions à l’autonomie participative et à la liberté d’expression, et le ciblage systématique des personnalités politiques de l’opposition », a-t-il déploré.
Le système judiciaire utilisé à des fins politiques ?
Dans sa déclaration, le porte-parole du département américain précise que l’idéal pour le Bénin est de parvenir à faire restaurer la démocratie afin que le pouvoir judiciaire ne soit guère utiliser à des fins politiques.
« Démontrer aux citoyens du Bénin et aux partenaires internationaux que le système judiciaire ne sera pas utilisé à des fins politiques est essentiel pour restaurer l’ancienne réputation du Bénin en tant que leader régional de la gouvernance démocratique et de l’État de droit », peut-on lire dans la déclaration.
Rappelons que la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) a condamné l’opposant et constitutionnaliste Joël Aïvo à 10 ans de prison ferme et 45 millions d’amende. Il lui est reproché des faits de Blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État.
L’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou, a écopé de 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions de FCFA d’amende. Elle est placée sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété et poursuivie par la Criet pour financement d’actes terroristes.