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Bénin: Angéla Keidja fustige l’enferment des victimes de viol dans un strident silence

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La journaliste Angéla Kpéidja multiplie les publications en ce mois de mai. Après son texte “je n’en suis pour rien” dans lequel elle révèle les différentes violences sexuelles dont elle a été victime, elle est revenue à la charge.

Dans une nouvelle publication titrée “𝐿𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑟𝑒́𝑣𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 !”, Angéla Kpeidja fustige l’appel au silence des victimes. En cause, sur les réseaux sociaux, il lui est reproché de dévoiler des informations qui relèvent de la vie privée.

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Mon histoire n’est pas particulière. Elle n’est pas non plus la pire. Mais je n’ai jamais compris pourquoi nous devrions enfermer les victimes dans un silence aussi strident. Il suffit de questionner honnêtement l’arbre généalogique de quelques familles béninoises et africaines.

Vous vous rendrez compte des drames, les uns plus perfides que les autres, qui s’y jouent. De nombreuses femmes et filles vivent ces horreurs dans le secret de leur chambre, dans le mystère de la nuit. Il y a aussi ces cris que certaines parmi elles auraient voulu pousser mais qui s’étranglent dans leur gorge.

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Tout ceci parce que ces victimes sont sous l’emprise de la peur. Soit de la réaction des parents. Soit des railleries des proches ou de vos commentaires dégoûtants. Imaginez un tonton qui tapote les fesses ou touche la poitrine d’une fillette qui va lui ouvrir le portail !

Doit-on la blâmer parce qu’elle rompt le silence ? Et cette femme qui subit jour et nuit le diktat sexuel de son beau-père? Faut-il qu’elle ait peur de vos commentaires les plus perfides pour se laisser consumer ? Interrogez-vous maintenant sur la qualité de vie des victimes réduites au silence par votre faute.

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Faites juste l’exercice de vous détacher de ma personne en imaginant votre sœur, votre femme ou votre fille aux prises de ces violences sexuelles. Généralement, les victimes deviennent consciemment ou intentionnellement des femmes introverties, soumises, superficielles qui se meurent.

Elles ne vivent que pour cacher la honte de ce qui leur arrive par la faute d’un tiers. Terrée dans cette sorte de réclusion sociale, leur santé de reproduction prend parfois le large. Quand elles arrivent à donner naissance à des enfants, le modèle se réplique dans le silence glacial de tous.

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Même l’époux en souffre sans jamais oser lever le tabou au nom de la pudeur, au nom de la honte. Quant à nos filles, elles sont nombreuses à multiplier les échecs scolaires, universitaires sans explication apparente. Enfermées dans le silence, certaines se braquent contre le sexe opposé sans issue de vous donner le bonheur d’être grand-père, grand-mère. A moins d’une hypothétique adoption. Et la liste des dommages n’est pas exhaustive.

Alors, pourquoi ne pas briser un tabou qui écrase et broie ? Pourtant il y a un adage béninois qui reconnaît qu’on ne porte pas la main sur un individu pour lui interdire ensuite de pleurer. Hostiles que vous êtes aux changements, osez faire moins de bruit. Vous vous entendrez alors mieux. Et les vies, rêves et carrières brisés autour de vous seront plus audibles. Personnellement je suis plus que consciente de ce maquillage répugnant que vous arborez.

#naiepaspeur#Angelakpeidja

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