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Bénin – Affaire tentative d’empoisonnement : les coulisses du pardon de Boni Yayi à Patrice Talon

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Lancien ministre de la justice du Bénin, Valentin Djènontin a dévoilé, ce dimanche 14 mai 2023, les coulisses l’accord de pardon du président Boni Yayi à Patrice Talon en 2014 dans l’affaire dite de tentative d’empoisonnement et de Coup d’état.

Dans les années 2012, une affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’état a secoué le régime de l’ancien président Boni Yayi, au pouvoir depuis 2006. En effet, Thomas Boni Yayi aurait échappé à un complot visant à l’empoisonner et le commanditaire de la tentative d’assassinat serait l’homme d’affaires Patrice Talon, en délicatesse avec le régime. A l’époque, trois présumés complices, dont la nièce et le médecin personnel de l’ancien président béninois ont été placés sous mandat de dépôt et un mandat d’arrêt international avait été délivré contre Patrice Talon pour tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat contre Boni Yayi.

Mais, le mercredi 14 mai 2014, dans la soirée, l’ancien chef de l’État béninois, Thomas Boni Yayi, alors président de la république du Bénin a annoncé avoir gracié l’homme d’affaires Patrice Talon, son collaborateur Boco Olivier ainsi que “tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’État”. Dans son intervention, Boni Yayi a demandé au système judiciaire béninois de “rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous la liberté de circulation aussi bien [au Bénin] que dans le reste du monde”.

Dans les coulisses du pardon accordé par Boni Yayi à Patrice Talon

Dans une vidéo rendue publique ce dimanche, l’ancien ministre de la justice Valentin Djènontin a révélé avoir été témoin de ce pardon de Boni Yayi à Patrice Talon. Selon lui, le dénouement de cette crise est la résultante des œuvres d’acteurs multiples et multiformes tant de l’intérieur que de l’extérieur du Bénin. Dans l’anonymat, révèle t-il, intellectuels, responsables de confessions religieuses, rois, chefs traditionnels, groupes de pressions, parents, proche collaborateurs ont travaillé au dénouement de cette crise.

Visiblement, de façon formelle, certains chefs d’état de la sous région et de la France ont activement œuvré pour le pardon. Selon Valentin Djènontin, le rôle officiel, le plus déterminant a été celui joué par l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, alors secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie et médiateur en chef de concert avec le quai Dorsay.

A l’en croire, le messager français a supplié le président Boni Yayi de pardonner au nom de la francophonie et de l’âge du président Diouf, lequel devrait rendre compte au quai Dorsay. “Les premières retombées du pardon de Boni Yayi à Talon furent la libération des six détenus le 19 mai 2014. Ces derniers avaient été mis aux arrêts le 20 décembre 2012”, a-t-il déclaré en soulignant qu’il était garde des sceaux, ministre de la justice, de la législation et de droits de l’homme du Bénin qu’il était au moment des faits en 2014.

Un appel au pardon et à la réconciliation ?

Valentin Djènontin pense qu’un si important esprit d’abnégation né dans le cœur du président de la république de l’époque, Boni Yayi aurait été étouffé avec des gardes des sceaux de la rupture et le juge Angelo Houssou n’aurait pu prononcer des Non-lieux.

“Comme sous tout régime, nous étions un certain nombre de collaborateurs très proches qui bénéficiaient de l’écoute attentive du président Yayi, Nous aurions pu le dissuader d’un tel pardon. A défaut de pouvoir l’empêcher d’accorder le pardon à Patrice Talon, nous aurions pu le faire différé.

Mais nous ne l’avions pas fait car être collaborateur d’un chef, c’est aussi l’aider et le soutenir dans l’accomplissement de sa charge pour le bien des concitoyens (…).”

Valentin Dènontin

Valentin Dènontin persiste n’avoir pas été consulté et n’était pas dans l’économie des tractations qui ont abouti au pardon. “J’ai eu fortuitement le privilège de me retrouver dans le bureau du président Boni Yayi, le jour où il envoyait ses émissaires, le premier ministre Lionel Zinsou et la garde des sceaux ministre de la justice, Evelyne Da Sylva, vers les présidents Faure Gnassingbé du Togo et Allassane Ouattara de la Côte d’Ivoire pour leur signifier son accord pour le retour de Patrice Talon au Bénin”, a-t-il révélé.

A travers ce rappel historique, Valentin Djnontin entend toucher, si c’est encore possible la sensibilité d’homme du président Patrice Talon pour une possible libération des détenus dont le professeur Joël Aïvo et l’ancienne ministre Reckya Madougou.

Retour sur les faits

L’affaire tentative d’empoisonnement et de coup d’état géré par procureur de la République, Justin Gbenameto qui a déclaré au cours d’une conférence de presse que trois proches du président Boni Yayi – également président en exercice de l’Union africaine – avaient été arrêtés pour avoir comploté contre lui.

« Le parquet a requis leur inculpation pour association de malfaiteurs et tentative d’assassinat du chef de l’État », a-t-il précisé. Il s’agit de Ibrahim Mama Cisse, le médecin personnel du président, de Zoubérath Kora-Séké, une nièce de Boni Yayi employée à la présidence du Bénin, et de Mudjaidou Soumanou, l’ancien ministre du Commerce et de l’Industrie.

D’après lui, les trois complices projetaient d’empoisonner Boni Yayi. L’ancien ministre aurait joué un rôle d’intermédiaire au service d’un commanditaire qui serait l’homme d’affaires béninois Patrice Talon, ancien proche de Yayi en bisbille avec le régime depuis peu. En son nom, Soumanou aurait contacté le médecin et la nièce du président, leur promettant chacun un milliard de F CFA (1,5 million d’euros) s’ils parvenaient à faire ingérer au chef de l’État du poison à la place des médicaments anti-douleurs qu’il prend habituellement.

Les faits reconnus puis un non-Lieu

Selon le procès verbal dressé par le parquet, « le docteur entendu a reconnu les faits et le ministre Soumanou a reconnu aussi », a ajouté le procureur. « Le 17 octobre dernier (…) lors du séjour du chef de l’État à Bruxelles, sa nièce qui l’accompagnait aurait été invitée dans un hôtel où logeait le nommé Patrice Talon. Ce dernier a réussi à la convaincre pour qu’elle administre au chef de l’État des produits qui lui seraient remis par le médecin personnel du chef de l’État », a poursuivi le procureur.

Par la suite, la nièce du chef de l’État aurait commis l’erreur d’ébruiter l’affaire. « Heureusement, le résultat n’a pas été atteint, Zoubérath en a parlé à sa sœur et à d’autres personnes et ce sont ces personnes informées qui ont averti le chef de l’État », a expliqué Soumanou.

Les trois suspects ont été envoyés devant le juge d’instruction puis conduits à la prison civile de Cotonou. « Nous allons délivrer un mandat d’arrêt international contre Monsieur Patrice Talon », a ajouté le procureur. Et un conseiller de la présidence de commenter : « M. Talon en veut peut-être au chef de l’État parce qu’on lui a arraché la gestion du Programme de vérification des importations nouvelle génération (PVI) ». Par la suite, le juge d’instruction Angelo Houssou avait prononcé un non-lieu et l’affaire a été classée.

Un Cabale orchestré

Face à ces accusations, l’homme d’affaires béninois Patrice Talon, lui, se dit victime d’une vendetta politique. “Oui, il y a eu manipulation sur [les] gélules [que le chef de l’État devait avaler] pour tenter d’accabler Patrice Talon, qui n’est poursuivi que pour des raisons politiques”, avait réagi à l’époque au micro de FRANCE 24, son avocat parisien, Me William Bourdon. Selon ses défenseurs, Talon ferait l’objet d’une cabale orchestrée par ses anciens amis parce qu’il s’opposerait aujourd’hui à un projet du président de modifier la Constitution en vue de briguer un troisième mandat en 2016.

Des intentions que la présidence béninoise avait rejeté en bloc. “Le chef de l’État a déjà affirmé à de nombreuses reprises sa volonté de ne pas toucher à la Loi fondamentale béninoise”, répétait depuis le début de l’affaire l’entourage de Boni Yayi.

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