Attaques djihadistes : des conditions d’hébergement d’étrangers imposées au Bénin
Les autorités ont multiplié des séances de sensibilisation à l’endroit des populations et des élus communaux du département de l’Atacora pour réduire les menaces djihadistes. Au cours de ces rencontres, les autorités ont expliqué aux populations, les conditions d’hébergement d’étrangers en République du Bénin.
Les autorités prennent de fortes mesures pour anticiper sur d’éventuels cas pouvant troubler la quiétude des populations, souvent victimes des actes terroristes.
C’est dans cette lancée que les autorités ont entrepris des séances de sensibilisation à l’endroit des populations et des élus communaux de l’Atacora pour leur exposer le décret n° 2006-066 du 24 février 2006 qui organise les conditions dans lesquelles l’hébergement d’étrangers doit être fait au Bénin.
Les conditions d’hébergement d’étrangers
Le quotidien La Nation rapporte que les dispositions de ce décret ont été vulgarisé dans la région de l’Atacora. En raison des actes djihadistes qui sont signalés dans la région nord du pays, tout potentiel hébergeur du Bénin en général et de l’Atacora en particulier doit connaître les dispositions de ce décret pour ne pas tomber sous le coup de la loi.
Selon l’article 3 de ce décret : « Toute personne morale ou physique qui désire héberger un étranger doit solliciter au préalable la délivrance d’un certificat d’hébergement au profit de ce dernier. La personne hébergée dès son arrivée au lieu doit être déclarée au Commissaire de police ou au commandant de brigade de gendarmerie territorialement compétent. Il est formellement interdit à tout étranger séjournant au Bénin de résider dans des lieux impropres à l’habitation (plein air, marché, places publiques, lieux de service, baraques, paillotes, maisons abandonnées ou en chantier, parcelles non bâties, chantiers publics, terrains de sports, dessous des ponts) ».
L’article 2 indique que l’arrivée des étrangers au Bénin est soumise à l’obtention d’un visa d’entrée à l’exception des ressortissants de la Cedeao dûment munis d’un carnet de voyage des États membres de la Cedeao et de ceux des États avec lesquels le Bénin a un accord dans ce domaine.
Elire domicile à une adresse connue de l’autorité
Les articles 4 et 2 précisent respectivement que les étrangers résidents doivent élire domicile à une adresse connue de l’autorité. Ils doivent souscrire un contrat de bail légalisé par le chef d’arrondissement qui en donne copie au Commissariat d’arrondissement ou au commandant de brigade de gendarmerie territorialement compétent.
Tout étranger qui désire résider en République du Bénin doit, au plus tard trois mois après son arrivée, solliciter une carte de séjour auprès des autorités compétentes. À l’article 8, il est stipulé que « Tout étranger de passage au Bénin à l’occasion d’un mariage, d’un baptême, d’une réception, d’un décès ou pour toute autre raison, qui séjourne dans une habitation autre qu’un hôtel ou auberge, doit signaler sa présence au chef d’arrondissement, au commissaire de police ou au Commandant de brigade territorialement compétent ».
« Le propriétaire d’hôtel, d’auberge, de maison ou le locataire qui ne se conforme pas aux dispositions des articles 1 et 2 du présent décret est passible d’une amende de 25 000 à 100 000 francs Cfa. En cas de récidive, l’amende pourra être doublée ou triplée », détaille l’article 10.
Cette démarche des autorités en lien avec les récentes attaques djihadistes survenues dans le Nord du Bénin vise à prévenir les incursions djihadistes. Il convient de souligner qu’une action concertée des populations et des forces de sécurité et de défense pourrait être aussi légitime pour venir à bout de ce fléau.