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Kenya : La course à pied à l’ombre de l’excision, un tabou dévoilé

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Malgré l’interdiction légale de 2011, l’excision reste une pratique courante au Kenya, affectant des millions de jeunes filles chaque année, y compris de nombreuses coureuses dans la célèbre vallée du Rift. Cet article explore les conséquences dévastatrices de cette pratique sur la santé et les performances sportives des femmes.

Au Kenya, chaque année, quatre millions de jeunes filles subissent l’excision, selon une étude de l’Unicef publiée en 2021. Cette pratique, touchant une fille sur cinq, est particulièrement répandue dans les régions du Nord-Est, près de la Somalie, dans le comté de Samburu, et dans la vallée du Rift, terre des célèbres coureurs de fond. À Iten, une petite ville située à 2 400 mètres d’altitude surnommée “la maison des champions”, de nombreuses coureuses excisées gardent ce secret douloureux.Depuis 2011, la loi kényane interdit l’excision.

Cependant, cette pratique perdure, surtout dans les zones rurales comme le comté de Marakwet. Magini Serem, directrice des affaires sociales du comté d’Elgeyo-Marakwet, rapporte que, rien que l’année dernière, 27 000 filles ont été excisées dans le district de Marakwet-Est.

Dans l’ensemble du comté, le taux d’excision atteint 21 %.”Les excisions se font dans la forêt, inaccessible à l’administration. Elles suivent un rituel ancestral, accompagné de célébrations et de bénédictions des moissons”, explique Magini Serem. Les conséquences de l’excision sont dévastatrices : infections chroniques, difficultés à uriner, douleurs durant l’acte sexuel, et risques accrus de complications à l’accouchement. Dans le comté d’Elgeyo-Marakwet, c’est l’excision de type 3 qui est pratiquée. “Ils enlèvent tout : les lèvres supérieures et inférieures et le clitoris. C’est dévastateur”, souligne Jonathan Tanui, responsable de la santé de la reproduction du comté.

L’impact sur les performances sportives est également dramatique. “Les muscles, les nerfs sont affectés. Les filles excisées très jeunes souffrent de traumatismes qui causent des problèmes comme la dépression. Si nos athlètes pouvaient s’exprimer là-dessus, cela réduirait le nombre d’excisions”, espère Jonathan Tanui Ida Jerotich, 25 ans, s’entraîne pour devenir coureuse professionnelle malgré son excision. Elle court 30 kilomètres par jour et travaille comme domestique pour subvenir à ses besoins.

À 20 ans, sa mère a décidé qu’il était temps pour elle d’être excisée. “Je me suis enfuie, mais je suis tombée enceinte et suis rentrée chez moi. Pendant l’accouchement, ma mère m’a excisée. Je souffre encore”, raconte Ida.Bien que le taux d’excision au Kenya ait chuté de 38 % en 1998 à 15 % en 2022, les chiffres augmentent à nouveau en raison de la montée de l’excision médicalisée.

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