Soulager la douleur et faire baisser la fièvre: les dosages à 400 mg de l’Ibuprofène interdits
L’ibuprofène est le plus utilisé de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens en France. Sur les 34 millions de boîtes vendues par an, 30 millions sont des dosages à 400mg.
La publicité auprès du grand public pour promouvoir le plus fort dosage de l’ibuprofène (400 mg), utilisé pour soulager la douleur et faire baisser la fièvre, sera interdite à compter du 2 avril, a annoncé ce jeudi l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM).
Cette mesure vise à populariser « une meilleure pédagogie pour une meilleure utilisation » de ces médicaments, disponibles sans ordonnance et très consommés en France, explique le Dr Philippe Vella, directeur médical au sein de l’ANSM.
Du bon usage de l’ibuprofène
Cette interdiction « dans les journaux, à la télévision, sur les sites internet ou dans tout autre média grand public », s’inscrit dans la continuité des actions en faveur du bon usage de l’ibuprofène, sans remettre en cause l’efficacité et la sécurité de ces médicaments quand ils sont utilisés correctement, précise l’agence. L’ibuprofène est le plus utilisé de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en France.
Cette interdiction de promotion dans les médias a été décidée après « une analyse globale de l’ensemble des publicités » autour des spécialités à base d’ibuprofène 400 mg qui a montré que ces communications commerciales « n’ont pas été de nature à inciter les patients » à suivre le bon usage de ces médicaments, explique l’agence. Les recommandations préconisent en effet de « privilégier la prise d’ibuprofène dosé à 200 mg en première intention », c’est-à-dire de débuter le traitement par la dose la moins forte, rappelle le gendarme du médicament.
Les publicités entraînent une augmentation des ventes
Les publicités en faveur du dosage à 400mg rappellent bien ce principe de précaution auprès du grand public par un message encourageant à utiliser « la plus faible dose possible », selon l’ANSM.
Mais, de façon « majoritaire », elles ont entraîné une augmentation des ventes de ces spécialités et, en parallèle, l’ANSM a constaté une hausse « des signalements des effets indésirables graves en lien avec la dose d’ibuprofène » notamment des hémorragies gastro-digestives et des atteintes rénales.
L’ibuprofène 400mg accessible uniquement sur demande
Au total, « 16 laboratoires sont concernés par l’ibuprofène 400 mg, ce qui représente environ une trentaine de marques de médicaments » (telles que Advil 400, Nurofen 400, Spedifen 400 et tous les génériques dont le nom commence par ibuprofène avec le nom du laboratoire et le dosage à côté), a détaillé Philippe Vella. Ils ont été informés de cette « mesure contraignante ». Depuis fin 2019, ces produits ne sont plus disponibles dans les rayons des pharmacies, mais sur demande au pharmacien.
Toujours commencer par la dose 200mg, souligne le Dr Philippe Vella
« L’important c’est d’en prendre sur la durée la plus courte possible, pas plus de trois jours en cas de fièvre et cinq jours en cas de douleur, en commençant par la dose de 200 mg et en respectant l’intervalle d’au moins 6 heures entre deux prises », martèle Dr Philippe Vella, directeur médical au sein de l’ANSM.
En cas de fièvre ou de douleur, il faut commencer par le paracétamol, rappelle le médecin. Le paracétamol reste d’ailleurs privilégié : environ 600 millions de boîtes vendues en 2022 comparé à environ 34 millions de boîtes d’ibuprofène (tous dosages), dont 30 millions d’ibuprofène 400 et 4 millions d’ibuprofène 200.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne doivent pas être utilisés en cas de varicelle, de troubles de la coagulation, d’ulcère à l’estomac, de maladies du rein et du foie notamment. Ils sont aussi contre-indiqués à partir du sixième mois de grossesse.