Trois individus, responsables et dirigeants d’un établissement d’études supérieures situé dans la ville du Mans, en France, ont récemment été mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, dont l’aide au séjour en bande organisée, l’escroquerie aggravée et la fraude fiscale. Leur présumé méfait consistait à vendre, à des étudiants originaires du Bénin, des documents de scolarité frauduleux pour plusieurs milliers d’euros, dans le but de leur permettre de séjourner légalement en France.
Escroquerie au sein d’une école supérieure française sur des étudiants béninois : Trois suspects mis en examen. En effet, une enquête approfondie a révélé un vaste réseau de fraude au sein de cette école de commerce. De jeunes étudiants étrangers ont payé des sommes considérables pour des documents de scolarité sans aucune valeur.
Selon les investigations, voici comment l’école aurait trompé ces étudiants béninois. Sur son site internet, l’établissement, nommé European School of Business and International Affairs (Esbia), prétend proposer une vingtaine de formations différentes.
De fameux documents de scolarité falsifiés
Les étudiants déboursaient donc des milliers d’euros pour accéder à ces formations et venir étudier en France, plus précisément dans la ville du Mans. Cependant, à leur grande surprise, ils ne recevaient pas les cours auxquels ils s’attendaient. D’après le journal Ouest-France, les étudiants se voyaient finalement offrir seulement quelques heures de cours d’anglais ou de comptabilité.
Le seul élément qu’ils obtenaient était ce fameux document de scolarité falsifié. Ce document permettait auparavant aux étudiants béninois de venir légalement en France depuis le Bénin, et d’y séjourner. L’enquête a ensuite révélé que ce document n’avait aucune validité juridique. Ainsi, les étudiants béninois étaient dans l’incertitude quant à la possibilité de rester en France.
Saisie des faux documents
Selon une source proche de l’enquête citée par Ouest-France, “l’école faisait venir des étudiants partis d’Afrique. Ils payaient environ 5 à 6 000 € l’année, mais étaient très vite encouragés à travailler. Tous pensaient venir pour des études, mais ils ont très vite compris qu’ils étaient pris dans un cercle vicieux, car l’école était leur seul moyen de rester légalement sur le territoire.”
Suite à des perquisitions effectuées aux domiciles des responsables du réseau, les enquêteurs ont pu saisir de nombreux documents qui “confirment l’ampleur des faits reprochés puisque plusieurs dizaines d’étudiants ont ainsi été identifiés”, a précisé le parquet. De plus, il a été découvert que cette structure, créée en 2018, aurait bénéficié de financements publics destinés à l’aide à la formation en alternance, sans lien avec son activité réelle.
Trois personnes arrêtées
L’enquête est en cours. Le 20 novembre dernier, deux hommes et une femme ont été arrêtés. À l’issue de 96 heures de garde à vue, les trois suspects ont été mis en examen par un juge d’instruction du Mans pour “aide au séjour en bande organisée, escroquerie aggravée, abus de confiance, abus de biens sociaux et fraude fiscale”. Ils ont ensuite été placés sous contrôle judiciaire strict.
Selon le communiqué de presse de la préfecture, “ces individus âgés de 42 et 48 ans ne possèdent pas de casier judiciaire et sont de nationalité française pour l’un, et béninoise pour les deux autres. Ils résident soit au Mans, soit à Paris.” Les trois suspects risquent une peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
L’enquête en cours permettra de faire toute la lumière sur cette affaire, apportant ainsi justice aux victimes de cette escroquerie présumée et jetant la lumière sur les pratiques frauduleuses exercées par ces responsables d’établissement.