Depuis quelques mois, le Bénin connaît un vent de revalorisation des salaires. Cependant, tous les travailleurs du Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoucou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou n’ont pas encore bénéficié de cette hausse. En effet, les agents conventionnés se sentent laissés pour compte, car aucune augmentation n’a été observée sur leurs fiches de paie.
Les travailleurs du Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoucou Maga (CNHU-HKM) réclament une augmentation salariale. Face à cette situation, le collectif des syndicats de l’hôpital a décidé de manifester leur mécontentement en portant des bandeaux rouges depuis le lundi 13 novembre 2023. Les agents conventionnés du CNHU-HKM travaillent également pour l’État béninois, mais n’ont jamais perçu les salaires revalorisés, contrairement à leurs collègues des autres équipes médicales.
Une longue attente
Cette revalorisation salariale a été annoncée en Conseil des ministres en décembre 2022 et actée par décret 2022-701. Elle concerne les Agents permanents de l’État (APE) et les Agents contractuels de l’État (ACE). Cependant, les agents conventionnés du CNHU-HKM semblent avoir été oubliés dans cette décision.
« Depuis décembre 2022, les salaires revalorisés sont payés aux APE et ACE de tout le Bénin y compris les APE et ACE du CNHU-HKM. Mais jusqu’à ce jour, les agents conventionnés du CNHU-HKM travaillant aussi pour l’État béninois, n’ont jamais perçu ces salaires revalorisés alors qu’ils travaillent dans les mêmes équipes médicales et sur les mêmes patients que leurs collègues APE et ACE du CNHU-HKM qui perçoivent déjà les salaires revalorisés depuis bientôt un an… », a expliqué le secrétaire général du syndicat Unité, Théophile Dossou contacté par “Le Matinal”.
L’indifférence du gouvernement
Le collectif des syndicats, composé de Synper, Syntra, Synber, Syntrac, Unité, Ostra et Ultra, plaide pour que les agents conventionnés du CNHU-HKM soient inclus dans cette revalorisation salariale. Ils demandent également le paiement des arriérés depuis près d’un an.
« Nous avons attendu tout ce temps parce que les Béninois nous taxent de tous les noms et nous accusent souvent à tort, d’organiser des mouvements d’humeur sans raison », a confié Théophile Dossou, SG de l’Unité CNHU.
Pour faire entendre leur voix, ils ont décidé d’implorer l’intervention du chef de l’État afin qu’il ordonne le paiement des salaires revalorisés. Le secrétaire général du syndicat Unité, Théophile Dossou, explique que cette manifestation d’humeur vise à sensibiliser le gouvernement sur la situation des agents conventionnés.
Un appel au président Patrice Talon
Face à cette situation, le personnel du CNHU-HKM compte sur la magnanimité du président de la République pour débloquer la situation. Selon Théophile Dossou, ils sont confiants quant à la résolution de ce problème.
Il est important de souligner que le collectif des syndicats privilégie la voie pacifique pour décanter cette situation, étant donné que la grève n’est plus autorisée. L’objectif est de trouver une résolution satisfaisante pour toutes les parties impliquées, tout en maintenant la qualité de l’accueil des patients.
Des démarches en amont ont été entreprises par le collectif, suite à une séance de travail avec le directeur général du CNHU-HKM. Cependant, malgré les arguments présentés, les travailleurs maintiennent leur position et expriment leur mécontentement à travers le port des bandeaux rouges.
Une Assemblée générale du collectif des syndicats est prévue pour le jeudi 30 novembre 2023. L’ordre du jour portera sur les démarches entreprises concernant la revalorisation salariale. La tenue de cette Assemblée générale sera soumise à autorisation, qui sera délivrée par le directeur général du CNHU-HKM.
Les jours à venir diront si les demandes des travailleurs du CNHU-HKM seront entendues et si une solution sera trouvée pour résoudre cette situation délicate. Dans tous les cas, il est primordial de prendre en considération les préoccupations des travailleurs qui s’efforcent de fournir des soins de qualité à la population béninoise.
