Gabon : au moins deux morts et 28 portés disparus dans le naufrage d’un mini ferry
Un naufrage d’un ferry au Gabon, en partance de Libreville pour rejoindre Port-Gentil, a fait au moins deux morts et 28 portés disparus dans la nuit de mercredi à jeudi, une enquête a été ouverte. «A ce stade, 121 personnes ont été secourues et nous déplorons malheureusement deux décès», a indiqué dans une vidéo postée sur Facebook le ministre délégué des Transports, Eric Joel Bekale.
«Une enquête est ouverte par les services compétents pour déterminer les causes de ce drame. Le procureur de la République a également été saisi», a poursuivi le ministre indiquant que les recherches sont toujours en cours et qu’une cellule de prise en charge psychologique a été mise en place.
Voie d’eau
Le ministre a précisé que le navire de la compagnie Royal Cost Marine, l’Esther Miracle, a coulé «aux environs de 3h58 au large de Libreville». Après l’appareillage du navire, «l’équipage a signalé une voie d’eau entre 3h et 4h du matin», a indiqué la compagnie jeudi matin sur sa page Facebook. «Cette intrusion a entraîné une perte de contrôle du bateau. Les autorités ont été alertées et les secours sont sur les lieux, les passagers sont en train d’être secourus», a assuré la compagnie.
Les premiers rescapés sont arrivés en fin de matinée à bord de pirogues à moteur, de barges ou de navires de la Marine nationale, à l’embarcadère de Port Mole d’où était parti le ferry avec 151 passagers à son bord, selon un responsable des autorités portuaires qui a souhaité garder l’anonymat.
Dès leur arrivée, les rescapés sont directement conduits vers les ambulances pour recevoir les premiers soins alors qu’une grande tente a été installée pour les accueillir, a constaté un journaliste de l’AFP. Une jeune femme a été portée sur un brancard sous une couverture de survie jusqu’à une ambulance. Un pompier a également porté un bébé hagard, lui aussi enveloppé dans une couverture, selon un journaliste de l’AFP.
Le premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, et le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, étaient encore sur place à la mi-journée. Face aux dizaines de brancards alignés sur le quai, les familles, rongées par l’anxiété, sont tenues éloignées. Certaines personnes essaient de se hisser sur les barrières qui bloquent l’accès aux quais en espérant apercevoir un de leurs proches.
Chants religieux
Une femme se lamente et essaie d’apercevoir le pantalon d’un rescapé : «Je sais quel pantalon il portait hier soir», commente-t-elle en cherchant désespérément du regard à travers les grilles. «À 4h du matin, un ami de la police m’a appelé pour me dire qu’il avait eu mon fils et un de ses amis au téléphone lui disant qu’ils étaient en train de couler», a raconté à l’AFP Jean-Félix Moungonga qui ne sera rassuré que quand il verra son fils «de [ses] yeux». D’autres rescapés ont également débarqué d’une barge de l’entreprise de logistique pétrolière Peschaud qui a participé aux secours, sous des applaudissements et cris de joie.
À peine les pieds sur la terre ferme, certains passagers se sont regroupés et agenouillés sur le quai, les paumes des mains ouvertes vers le ciel, avant d’entonner des chants religieux et remercier Dieu, a constaté un journaliste de l’AFP. «Dieu, Seigneur, tu nous a sauvés des eaux, nous allons faire des sacrifices pour toi, merci Seigneur», a hurlé un rescapé au milieu des autres en train de prier. «J’ai deux parents, mon cousin et son épouse dans le bateau. J’ai reçu un coup de téléphone vers 3h du matin et ils me disaient qu’ils étaient en train de couler», raconte à l’AFP une femme ayant souhaité garder l’anonymat. Selon les familles présentes, une cellule de crise a été mise en place dès jeudi matin.