«J’ai fait 8 mois à la prison civile de Cotonou parce qu’on a dit que …», Bruno Amoussou

En pleine séance de discussion avec les membres de la JCI Abomey-Calavi Sica le samedi 4 mars 2023, Bruno Amoussou, ancien président de l’assemblée nationale du Bénin a fait des révélations sur l’un des coups bas qu’il a déjà vécu en politique.

Victime de coups bas politiques, l’ancien secrétaire exécutif national de l’ex parti Union Progressiste, Bruno Amoussou a révélé avoir déjà fait la prison sans jamais comprendre le pourquoi. Lors de ce talk Sica, Bruno Amoussou a été interrogé par un participant sur ses stratégies pour résister le plus longtemps possible dans la politique qu’il considère comme très dangereux.

Pour Bruno Amoussou , c’est une erreur de croire qu’il est dangereux de faire la politique. Mais il reconnait quand même avoir vécu des situations difficiles. « J’ai fait 8 mois à la prison civile de Cotonou pour des raisons politiques mais ce n’est pas ce qu’on m’a dit. On a dit que ma femme a importé des marchandises sans payer les frais de douane et que je suis complice », a révélé Bruno Amoussou cité par BENIN WEB TV. 

« Si vous n’acceptez pas ça et que vous naviguez, vous n’impacterez pas la société. Si vous décidez de travailler pour la société, battez-vous, probablement que le temps viendra où votre opinion sera partagée par un grand nombre, et parce que c’est partagé par un grand nombre, ça devient une réalité », a-t-il ajouté.

Qui est Bruno Amoussou ?

Ingénieur en Agronomie et acteur influent de la scène politique Béninoise et Africaine, Bruno Amoussou est un ancien Président du mouvement politique d’opposition, l’Union fait la Nation (UN). Né le 2 Juillet 1939 à Aplahoué dans la commune du Couffo, Bruno Amoussou s’engage dès la classe de 4eme dans l’action militante au sein du mouvement de la jeunesse étudiante catholique dont il devient le premier responsable national. En France, où il part étudier, il est élu Président de l’Association des Etudiants Dahoméens en 1962. Il poursuit son ascension au sein du milieu estudiantin et devient Secrétaire Général de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France.

A partir de là, Bruno Amoussou rencontre les grands dirigeants politiques Africains tels que l’Algérien Ben Bella ou le Ghanéen Kwame N’Krumah, ce qui contribuera à renforcer ses convictions politiques.
De retour au Bénin, il relance les activités du principal mouvement des jeunes du pays. En 1979, il est élu Président de l’Assemblée Générale des Cadres.

Apres l’effondrement du régime révolutionnaire, Bruno Amoussou fonde le Parti Social Démocrate (PSD), l’un des principaux partis politiques du Benin avant l’avènement du système partisan. De 1995 à 1999, il a occupé la fonction de Président de l’Assemblée Nationale, puis de Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement jusqu’en 2005.

Il a participé aux trois dernières élections présidentielles avant de former en 2011 une alliance (UN) avec d’autres partis d’opposition, qui soutiennent la candidature d’Adrien Houngbedji, Président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD). En Janvier 2012, il laisse la Présidence du PSD à Emmanuel Golou et se consacre à la Présidence du mouvement l’Union fait la Nation.

Ex-leader du parti Union Progressiste

Leader socialiste, Bruno Amoussou a eu une longue carrière politique, de plus d’un demi-siècle : il a connu tous les présidents depuis l’indépendance jusqu’à l’actuel, Patrice Talon. Depuis la conférence nationale, il a toujours joué un rôle : quand il n’exerçait pas le pouvoir, il était devenu une figure majeure de l’opposition, ou encore un faiseur de roi. Avec Adrien Houngbedji, ils ont fait tomber Nicéphore Soglo et fait retourner Mathieu Kérékou au pouvoir, en 1996.

À la prise de fonctions de Thomas Boni Yayi, il s’est retrouvé à l’opposition. Mais Patrice Talon est élu en 2016 et en fait un allié, un conseiller, puis le chef du plus grand parti de la majorité, l’union progressiste (UP). Ses détracteurs à l’époque estimaient que le vétéran socialiste s’est allié à un libéral pour renier et piétiner ses valeurs de liberté et de démocratie. Il s’est retiré de la politique et a passé le témoin à Joseph Djogbenou le samedi 16 juillet 2022 au cours d’une réunion extraordinaire du bureau politique tenu à Cotonou.