Accusé d’assassinat sur un de ses collègues en 2019, un conducteur de taxi-moto communément appelé ”Zémidjan” a été acquitté par le Tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi après 04 ans de prison. Le verdict est tombé ce mercredi 14 décembre 2022 à l’issue du procès de l’intéressé.
Le Tribunal d’Abomey-Calavi a acquitté au bénéfice du doute un conducteur de taxi moto accusé d’assassinat sur un de ses collègues en 2019 après 4 années passées en prison. C’est la décision issue de la 26eme affaire inscrite au rôle de la seconde session criminelle de ce pour le compte de l’année 2022. Les faits remontent au 14 avril 2019.
Victime dans le dossier, le sieur I.A.F. est aussi un conducteur de Taxi-moto qui vivait ensemble dans une chambre avec 3 de ses collègues à Cotonou. Après avoir acheté un nouvel engin, il leur a fait part de son désir de se rendre à son village natal situé à Abomey. Aux environs de 6 heures le 15 avril 2019, ce conducteur de Taxi-moto a quitté Cotonou pour se rendre dans son village et depuis lors il est porté disparu.
Quelques jours plus tard, son corps en décomposition avec sa verge sectionnée a été retrouvé dans une brousse à Ouèdo, dans la commune d’Abomey-Calavi. Selon les conclusions de la police criminelle, la victime a été assassinée. Un parent de la victime dit avoir réalisé des consultations auprès d’un prêtre Fâ (art divinatoire).
Selon lui, les résultats issus des consultations de l’oracle auraient indiqué que le meilleur ami de la victime vivant dans la même chambre est impliqué dans son décès. Interpellé pour soupçon d’assassinat de son collègue, le conducteur de Taxi-moto a été placé sous mandat de dépôt le 30 avril 2019.
À la barre ce mercredi au Tribunal d’Abomey-Calavi, l’accusé a rejeté l’accusation d’assassinat retenue contre lui et clame son innocence. Il confie qu’il ne sait rien de la mort de son collègue. Lors du procès, le frère et la sœur du défunt ont tour à tour fait leurs dépositions en faisant savoir que l’inculpé ne peut pas être retenu comme le meurtrier.
Ainsi, le mis en cause a été soupçonné à cause de ses relations avec la victime et sur la base des supposées révélations du prêtre du Fâ. Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a démontré au Tribunal que l’infraction retenue contre l’accusé n’est pas constituée.
Pour lui, l’accusation repose sur des preuves subjectives et non des preuves objectives. Il a demandé au Tribunal d’acquitter le conducteur de Taxi-moto au bénéfice du doute. En notant dans ce dossier l’absence de preuves pouvant asseoir une condamnation, l’avocate de la Défense a plaidé l’acquittement de son client.
Accédant à la demande du ministère public, le juge dans son délibéré a déclaré l’accusé non coupable d’assassinat et a prononcé son acquittement au bénéfice du doute. En détention provisoire depuis le 30 avril 2019, le conducteur de Taxi-moto recouvre sa liberté, rapporte Banouto.
