Bénin : la révision du code pénal favorable à la libération de Reckya Madougou et Joël Aïvo ?
Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji s’est prononcé sur la réforme annoncée visant à conférer au président de la République, le pouvoir d’ordonner la suspension de l’exécution de la peine. Interrogé sur les cas des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou, Wilfried Léandre Houngbédji a laissé entendre qu’ils peuvent en bénéficier comme tout autre justiciable.
La révision du code de procédure pénale entrepris par le pouvoir en place pourrait profiter aux opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou. À défaut d’une grâce présidentielle ou d’une loi d’amnistie, ils peuvent profiter de la suspension de peine par le président de la République pour des raisons « sociales et humanitaires ». Le projet de loi portant modification et complément de la loi n°2018-14 du 18 mai 2018 portant code de procédure pénale en République du Bénin, qui doit donner ce pouvoir au Chef de l’État, est transmis au parlement à l’issue du conseil des ministres du mercredi 21 septembre 2022.
Selon le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, si les opposants Reckya Madougou et Joël Aïvo remplissent les conditions définies par la loi, ils peuvent bénéficier de cette mesure exceptionnelle. Mais, il leur revient, selon le secrétaire général adjoint du gouvernement de « prendre l’initiative ».
« Dès lors que le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature, ndlr) aura donné son avis favorable, ils pourront bénéficier de cette mesure comme n’importe quel autre justiciable, condamné par les cours et tribunaux du Bénin », a-t-il affirmé. À en croire le porte-parole du gouvernement, l’initiative prise par l’Exécutif ne s’agit pas d’abréger les peines. « Il s’agit de suspendre », a-t-il indiqué. Joël Aïvo a été reconnu coupable et condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour blanchiment de capitaux et de complot contre l’autorité de l’État. Quant à Reckya Madougou, elle a été condamnée à 20 ans de prison ferme pour « financement du terrorisme ».
Joël Aïvo a été arrêté le 15 avril 2021 à Godomey-Togoudo, alors qu’il revenait du campus. C’était au lendemain de l’annonce de la réélection du président Patrice Talon avec plus de 86 % des voix. Reckya Madougou, dont la candidature pour la présidentielle du 11 avril 2021 avait été invalidée, a été arrêtée le 2 mars 2021 à l’issue d’un meeting à Porto-Novo.