Cameroun : poursuivi pour « fraude fiscale » Samuel Eto’o risque la prison ferme en Espagne
L’ancien footballeur camerounais et patron de la fédération camerounaise de Football, Samuel Eto’o sera jugé le 20 juin 2022 pour avoir, selon la justice espagnole, omis de payer ses impôts lorsqu’il jouait pour le FC Barcelone.
En Espagne, Samuel Eto’o est accusé de ne pas avoir payé ses impôts entre 2006 à 2009, pour un total représentant environ 3,8 millions d’euros. Et avec les pénalités, la somme réclamée à Samuel Eto’o atteint en réalité 8 millions d’euros.
Le principal intéressé, qui risque une peine de prison ferme, se défend de toute fraude fiscale. Ses conseils allèguent qu’il serait l’une des victimes de José Maria Mesalles, son avocat espagnol, à qui il avait délégué le pouvoir d’acheter, de vendre, d’effectuer des virements, de gérer son patrimoine et, donc, de s’acquitter de ses obligations fiscales. A en croire leurs explications, l’ancien footballeur, notamment passé par le FC Barcelone et le Real Madrid, lui aurait ainsi confié tout ce qu’il a gagné pendant une partie de sa carrière espagnole.
Des revenus et sociétés non déclarés
En Novembre 2016, le parquet espagnol a requis des peines représentant au total dix ans de prison et le paiement de 18 millions d’euros d’amendes à l’encontre de l’international camerounais Samuel Eto’o poursuivi pour fraude fiscale.
D’après les réquisitions qui datent du 10 novembre, le parquet confie que l’ancien attaquant du FC Barcelone, qui a quitté le club en 2009, a mis en place un montage de sociétés pour éviter de déclarer une partie des revenus tirés de ses droits à l’image à partir de 2006, une fraude représentant un manque à gagner de quelque 3,9 millions d’euros pour le fisc.
« Le footballeur a simulé que ces droits avaient été cédés à deux sociétés domiciliées respectivement en Hongrie et en Espagne, dans le but de réduire son impôt de manière frauduleuse », affirme le parquet dans ces réquisitions consultées par l’Agence France presse et transmises à un juge de Barcelone, en charge de l’enquête sur cette fraude présumée.
Le ministère public estime de ce fait que l’attaquant doit être condamné au remboursement au fisc du montant de la fraude présumée (3,9 millions), majoré des intérêts et d’amendes représentant 14,3 millions d’euros au total. Le parquet requiert en outre une peine d’un an et demi de prison pour la fraude présumée de l’année 2006, et de trois ans pour chacune des trois années suivantes, jusqu’en 2009, soit dix ans et demi en tout.
Le parquet ajoute qu’une société basée en Hongrie, déclarait ses gains dans ce pays, où le taux d’imposition est un des « plus bas d’Europe ». Une deuxième, espagnole, les déclarait en Espagne, mais ces gains étaient imposés au titre de l’impôt sur les sociétés, inférieur à l’impôt sur le revenu qui aurait dû être payé selon le fisc. Joueur du Barça entre 2004 et 2009, Samuel Eto’o « était le vrai titulaire des droits à l’image », affirme le parquet qui estime que l’attaquant a cédé ses droits de manière frauduleuse à ces sociétés.