Le premier homme greffé d’un cœur de porc génétiquement modifié, le 7 janvier 2022, aux Etats-Unis est passé de vie à trépas deux mois après la transplantation. L’École de médecine de l’université du Maryland a annoncé ce mercredi que le patient est décédé le mardi 08 mars 2022.
Originaire de l’État du Maryland dans l’est des États-Unis et âgé de 57 ans, David Bennett est mort deux mois après avoir reçu une greffe d’un cœur de porc. L’effet de cette expérience médicale, première mondiale aux États-Unis n’a été que de courte durée sur le patient. Le cœur utilisé pour la transplantation avait bien réagi en ne rejetant pas le corps de David Bennett.
Toutefois, il convient de préciser que le porc dont le cœur avait été extrait, avait été génétiquement modifié pour que l’organe ne soit pas rejeté. Pour les chercheurs, ce qu’il faut retenir de cette expérience, ce n’est pas la mort de David Bennett mais le fait qu’il a vécu deux mois avec un cœur de porc génétiquement modifié. Interrogé, le Directeur scientifique du programme de xénotransplantations de l’hôpital universitaire du Maryland, Muhammad Mohiuddin se dit optimiste.
Il estime que cette opération va fournir des données très intéressantes pour les prochaines greffes à partir d’une autre espèce animale. Selon le professeur Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l’hôpital européen Georges Pompidou (APHP), il s’agit d’une avancée pour la recherche. « Ma réaction est double, la déception et la tristesse, naturellement, devant le décès de ce patient… mais également l’espoir, parce que c’est déjà une véritable prouesse d’avoir permis à ce malade de survivre deux mois, et parce que toutes les transplantations d’organes, au début, se sont soldées par des échecs dont on a beaucoup appris », a-t-il déclaré.
Nostalgique, ce chirurgien cardiaque soutien aussi que la technique de transplantation d’organe revêt des avantages. « Ce sont précisément ces apprentissages qui permettent que la transplantation d’organe, quelque soit l’organe considéré, soit aujourd’hui une intervention qui sauve des milliers de vies. Je pense qu’il ne faut absolument pas se décourager devant ce décès, aussi triste soit-il, et poursuivre l’exploration de cette voie des xénogreffes », a poursuivi le professeur Philippe Menasché. Aux États-Unis, 11 0000 personnes attendent actuellement une greffe d’organes.
