En exil en France depuis bientôt 5 ans, Léhady Soglo peut-il revenir au Bénin? Interrogé sur le retour du fils de l’ancien président Nicéphore Soglo, le président Patrice Talon a dit sa part de vérité ce week-end.
L’exposition des œuvres d’art royales restituées par la France au Bénin a réuni des adversaires politiques au palais de la marina ce week-end. En raison de l’arrivée de l’ancien premier ministre Lionel Zinsou via le même vol que Patrice Talon, des polémiques sont nées. D’aucun se demandent si l’ancien maire Léhady Soglo peut désormais rentrer au Bénin sans inquiéter.
Mais Patrice Talon a décidé de répondre à cette question par plusieurs d’autres questions. “Est-ce qu’il y a un problème particulier entre Léhady et moi?”, a d’abord demandé Patrice Talon qui dit ne pas savoir pourquoi l’ancien maire de Cotonou est parti en exil. “Est-ce que les béninois n’ont pas exigé que ceux qui ont géré leurs affaires et fonds publics puissent toujours rendre compte de cela ? Est-ce que demander à quelqu’un qui a géré , qu’il y a des choses sur lesquelles il devrait s’expliquer, est-ce que cela relève de l’adversité? “, a-t-il ajouté.
Dans ses propos, Patrice Talon poursuit avec des interrogations comme pour expliquer que la condamnation de Léhady Soglo n’a rien de politique. “Actuellement, est-ce qu’il n’y a pas d’autres maires, ceux qui ont eu de grandes responsabilité, qui répondent tous les jours, (des douaniers, des miliaires des policiers), de ce qu’ils font? “, a-t-il insisté. A travers ces 04 questions, Patrice Talon clarifie la différence entre la condamnation et une adversité politique.
Léhady Soglo, condamné à 10 ans de prison…
En exil en France, l’ancien maire de Cotonou, Léhady Soglo a été révoqué de ses fonctions de maire. Poursuivi pour abus de fonction sur sa gestion à la tête de la mairie de Cotonou, il a dû quitter son pays pour fuir la procédure judiciaire qui allait être lancée contre lui devant la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Mais le 1er juillet 2017, la Criet l’a reconnu coupable d’abus de fonction et l’a condamné par contumace à dix 10 ans de prison ferme, 5 millions de F CFA d’amende et au paiement de 267 millions de F CFA de dommages et intérêts à l’État béninois, qui s’était constitué en partie civile.
Aux yeux de l’ancien maire de Cotonou, cette condamnation n’est pas légitime. Pour lui, il s’agit d’une persécution politique. « Je n’ai pas de problèmes personnels avec Monsieur Talon. Nous avons un problème politique et ne partageons pas la même vision », confie-t-il dans une interview à la radio allemande Deutsche Welle.