Sénégal : en pleine grève de la faim, l’opposant Ousmane Sonko hospitalisé d’urgence
Dans un communiqué, le Pastef, parti d’Ousmane Sonko, a indiqué ce samedi 6 août que l’opposant a été « admis aux urgences ».
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, en grève de la faim depuis son interpellation après deux ans de bras de fer avec le pouvoir, a été admis aux urgences hospitalières dimanche 6 août à Dakar, ont indiqué des collaborateurs et un de ses avocats. Le Pastef, le parti de Ousmane Sonko dissout par les autorités lundi dernier, a annoncé son admission aux urgences dans un communiqué. Deux porte-paroles et un des avocats de Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly, ont confirmé, sans se prononcer sur son état.
Le Pastef a dit tenir les autorités pour «responsables» de sa santé. Les autorités ne se sont pas exprimées sur le sujet. Ousmane Sonko, 49 ans, a entamé une grève de la faim le 30 juillet, deux jours après son interpellation. Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, il livre un bras de fer acharné au pouvoir depuis 2021 et sa mise en cause par la justice dans une affaire de mœurs qu’il dénonce comme un complot pour l’éliminer politiquement.
Dissolution de son parti
Après plusieurs épisodes de contestation populaire meurtrière et deux condamnations successives pour diffamation et «corruption de la jeunesse», il a été écroué ce lundi sous différents chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Les autorités ont annoncé la dissolution de son parti le même jour.
La candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle paraît dès lors peu réaliste. Ses avocats soutiennent de leur côté qu’il reste éligible. Dans l’affaire de mœurs en particulier, ils assurent que, Ousmane Sonko ayant refusé d’assister au procès et ayant été condamné par contumace, les textes stipulent qu’il doit être rejugé à présent qu’il a été arrêté.
Me Ciré Clédor Ly a confirmé qu’Ousmane Sonko avait écrit de prison à la justice la semaine écoulée pour signifier qu’il n’acceptait pas sa condamnation, condition nécessaire selon ses avocats pour que le jugement soit annulé et qu’un nouveau procès ait lieu. Le procureur Abdou Karim Diop avait réfuté au lendemain de son interpellation que celle-ci faisait tomber la contumace.