Rentrée scolaire 2022-2023 : Emmanuel Macron fixe sa ligne de conduite pour l’école
Revalorisation des salaires, changements dans les lycées professionnels, orientation dès la 5e… À quelques jours de la rentrée, le chef de l’État a fixé sa ligne de conduite pour l’école, ce jeudi 25 août 2022, lors de la conférence de rentrée des recteurs.
« L’école de la République n’est plus à la hauteur ». C’est le constat que dresse Emmanuel Macron, à la veille d’une rentrée scolaire 2022-2023 sous tension. Devant les recteurs ce jeudi 25 août, le président de la République a annoncé plusieurs mesures destinées à « révolutionner » le système éducatif français, pour les enseignants autant que pour les élèves.
À moins d’une semaine du retour en classe, Emmanuel Macron a dressé un bilan mitigé : « Malgré le travail exceptionnel de toute la communauté éducative, force est de constater que tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes », a reconnu le président, alors que les inquiétudes sur le manque de transports scolaires, mais surtout le manque d’enseignants sont de plus en plus fortes.
Pour y remédier, Emmanuel Macron a promis une « révolution copernicienne » pour « mieux former » et orienter les élèves et « mieux garantir l’égalité des chances en assurant en particulier le remplacement le plus rapide des enseignants absents » . Ce « grand travail collectif » a vocation à être lancé dès la rentrée, sur le principe du volontariat. Sans oublier plusieurs annonces destinées à être appliquées immédiatement.
- Aucun enseignant sous les 2 000 euros net
Emmanuel Macron a promis que la revalorisation des salaires des enseignants serait « poursuivie » afin qu’aucun d’entre eux ne débute sa carrière « à moins de 2000 euros net » par mois. Cette revalorisation « permettra environ 10 % d’augmentation de la rémunération par rapport au statu quo », a déclaré le président de la République devant les recteurs et les rectrices réunis à la Sorbonne pour leur rentrée. À cette revalorisation générale des salaires, « étage inconditionnel », s’ajoutera un « pacte pour les enseignants » qui leur permettra, sur une base volontaire, de « s’engager dans des missions supplémentaires », telles que le suivi individualisé, des tâches d’encadrement ou « des actions qui ont du sens », et qui seront « rémunérées », a précisé le chef de l’État.
- Le pass culture élargi
Emmanuel Macron a confirmé l’élargissement du pass culture dès la classe de 6e à tous les collégiens et jusqu’à l’âge de 18 ans. - Un fonds spécial pour l’innovation pédagogique
Dans la lignée de son discours de Marseille, où il avait présenté son « école du futur », Emmanuel Macron a annoncé la création d’un fonds d’innovation pédagogique d’« au moins 500 millions d’euros » dès le mois de septembre, pour les établissements souhaitant mettre en place un projet pédagogique spécifique. « On y met de l’argent, au moins 500 millions d’euros, au plus près du terrain » et cela doit être « déboursé au plus vite », a déclaré le président lors d’un discours devant les recteurs et les rectrices réunis à la Sorbonne.
- Une demi-journée « Avenir » dès la 5e
Afin de faciliter l’orientation des élèves, problème récurrent dans le système éducatif français, le chef de l’État a annoncé la création dès la classe de 5e et une fois par semaine d’une demi-journée « Avenir » consacrée à la découverte des métiers. Il faut « donner la chance à tous les enfants de la République de connaître des métiers et des professionnels dans le cadre de l’école, pour pouvoir bâtir leur orientation à venir », a justifié Emmanuel Macron.
- Davantage de stages en lycées professionnels
Emmanuel Macron a souhaité une « transformation profonde » des lycées professionnels passant par le développement « des temps de stage d’au moins 50 % », qui seront mieux rémunérés. « Aujourd’hui, l’écart qu’il y a entre les stages que nous connaissons en lycée pro et ce que touche un apprenti n’est pas soutenable, on va devoir aller vers une convergence de ces dispositifs », a-t-il insisté. Il a confié aux recteurs la mission de « revoir en lien avec les régions, la carte des formations, assumer ensemble de fermer celles qui n’insèrent pas et développer celles qui marchent, en créer aussi de nouvelles tournées vers les secteurs qui recrutent ».