La justice malienne a convoqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian « pour affaire le concernant ». La convocation date du 20 avril 2022, mais elle est apparue ce mercredi 11 mai 2022 massivement sur les réseaux sociaux.
Jean Yves Le Drian et son fils, dans de sales draps, convoqués par la justice malienne. Le Chef de la diplomatie française est attendu le 20 juin prochain à 8 heures au palais de justice du tribunal de grande instance de la commune de III de Bamako.
L’affaire pour laquelle le patron du Quai d’Orsay est convoquée, est en réalité une attribution de marché de fabrication de passeports maliens à une société française. Une affaire qui remonte à 2015.
Dans ce dossier, Jean Yves Le Drian son fils Thomas, dont le nom est également cité, sont soupçonnés d’« atteinte aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’État du Mali ». À l’origine de cette convocation, une plainte de l’association malienne Maliko pour des faits datant de 2015.
Maliko accuse Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense, d’avoir « profité de sa position pour tordre le bras à IBK », alors président du Mali, afin qu’Oberthur, une entreprise bretonne aujourd’hui appelée Idemia, obtienne le marché de fabrication des passeports maliens, en remplacement d’une entreprise canadienne.
Paris dénonce une «énième provocation»
L’année dernière, le magazine Jeune Afrique avait publié une enquête illustrant les efforts en ce sens de Jean-Yves Le Drian, très engagé pour sa région, la Bretagne, sans pour autant révéler d’actes illégaux. L’association Maliko estime, elle, que « les règles et procédures maliennes ont été allègrement violées ».
Selon RFI, une source diplomatique française précise que l’Ambassade de France n’a pas été officiellement saisie. Mais, elle dénonce une « énième provocation destinée à remettre une pièce dans la machine ».
Il faut souligner que cette convocation intervient dans un contexte où les relations de coopération entre Paris et Bamako sont dégradées depuis quelques mois.
Et pour cause, le retrait de la force française anti-djihadjiste Barkhane au Mali et la suspension définitive des médias France 24 et RFI autorisée par la junte malienne dirigée par le Colonel Assimi Goïta. Le pays est confronté depuis 2013 à des insurrections djihadistes.