Mali : la Côte d’Ivoire dénonce la ”prise d’otage” de ses 46 militaires
Le gouvernement de la Côte d’Ivoire considère que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis deux mois sont des « otages ». Une déclaration qui suit celle de la junte au pouvoir à Bamako, conditionnant la libération des soldats à l’extradition de personnalités politiques maliennes vivant à Abidjan.
La Côte d’Ivoire dénonce la « prise d’otage » de ses 46 soldats détenus au Mali depuis deux mois. « C’est une prise d’otage qui ne restera pas sans conséquence. Notre position est claire : ce marché est inacceptable », a affirmé dimanche une source proche de la présidence ivoirienne à l’AFP. La Côte d’Ivoire se dit favorable à tous pourparlers diplomatiques avec les autorités maliennes.
« Nous privilégions toujours la solution diplomatique. Il faut éviter la politique du pire » a toutefois ajouté cette source qui espère que la junte malienne « reviendra sur sa position ». Selon cette même source, un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit se tenir la semaine prochaine à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Le sujet relatif à l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali sera au centre des discussions, a-t-il indiqué.
Rappelons que samedi dernier, trois femmes soldats sur les 49 avaient été libérées de prison. Un « geste humanitaire » du Mali qualifié alors de « bon signe » par le régime d’Alassane Ouattara. Les 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali le 10 juillet dernier à l’aéroport de Bamako. La junte malienne les a qualifiés de « mercenaires » quelques jours après leur arrestation.
Déférés devant la justice malienne mi-août, les 49 soldats ivoiriens ont été inculpés de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État » et formellement écroués. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.