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Mali : Bamako qualifie la France de « junte » à la tribune de l’ONU

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À la tribune de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ce samedi 24 septembre 2022, le Mali a fustigé la posture de la France vis-à-vis de Bamako. Dans son discours lu à l’occasion, le Colonel Abdoulaye Maïga, premier ministre par intérim du Mali, s’en est violemment pris au gouvernement français qu’il qualifie de « junte ».

Le Mali a marqué sa présence à l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York. L’occasion pour Bamako de dire ses quatre vérités à la France. Ce samedi à la tribune de l’ONU, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre malien par intérim, s’est exprimé pour s’attaquer aux autorités françaises. Ayant abordé la question du retrait des militaires français de la force Barkhane du Mali, l’officiel malien a déclaré que son pays avait été « poignardé dans le dos par les autorités françaises ».

« Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme », a ajouté le Colonel Abdoulaye Maïga, désigné Premier ministre par intérim en août dernier par le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.

Accusant la France de « pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde », il a en revanche salué « les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie ». Outre la France, le colonel Maïga a également vertement critiqué plusieurs responsables africains.

Plusieurs responsables africains critiqués

Il accuse le président nigérien, Mohamed Bazoum, de ne pas être nigérien, ou le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, en décrivant la « manœuvre », permettant à un président de « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat. Il a également accusé le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de « mimétisme » des Nations unies.

« Il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’Etat et le président en exercice de la Cédéao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cédéao », a-t-il déclaré.

Bamako réfute les déclarations de Guterres sur les 46 soldats ivoiriens

Lors d’une interview accordée à RFI et France 24, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est prononcé sur la crise ivoiro-malienne en estimant que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali n’étaient pas des « mercenaires », contredisant les accusations de Bamako. Une déclaration rejetée par le Premier ministre malien par intérim. « Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique », a lancé le Colonel Abdoulaye Maïga, qualifiant l’affaire de « bilatérale et judiciaire ».

Alors que cette affaire a tourné à la crise diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire, il a estimé que cela « ne (relevait) pas des attributions du secrétaire général des Nations unies ». « M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements », a-t-il ajouté. Rappelons que le Mali a posé une condition avant la remise en liberté des 46 militaires en détention depuis deux mois à Bamako.

La junte malienne exige de la part du gouvernement ivoirien, l’extradition de personnalités maliennes poursuivies par la justice au Mali résidant en Côte d’Ivoire. Mais le président Alassane Ouattara ne compte pas céder à cette exigence qu’il qualifie de « chantage ». En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, la CEDEAO a décidé d’envoyer une mission à Bamako pour dénouer ce délicat dossier de crise entre les deux pays voisins.

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