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Législatives en France : Jean-Luc Mélenchon propose un seul groupe Nupes, le PS, PCF et EELV refusent

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Au lendemain du second tour des législatives en France, les acteurs de la vie politique entérinent les nouveaux rapports de force découlant des résultats du scrutin. Jean-Luc Mélenchon, inquiet à l’idée que le RN constitue le premier groupe d’opposition, a suggéré que la Nupes ne forme qu’un seul et même groupe à l’Assemblée nationale. Retrouvez les principaux développements de la journée post-législatives.

Emmanuel Macron a convié mardi et mercredi à l’Élysée les forces politiques ayant vocation à constituer un groupe à l’Assemblée à la suite des élections législatives, a annoncé la présidence. L’objectif de ces rencontres est de “dialoguer et échanger pour l’intérêt supérieur de la Nation et bâtir des solutions au service des Français” dès lors “qu’il n’y a pas de majorité alternative”, a précisé l’entourage du chef de l’État.

Le candidat RN de la première circonscription de l’Ariège a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel pour contester les résultats du premier tour des législatives, a-t-on appris auprès du candidat. Jean-Marc Garnier, délégué départemental du RN, affirme que certains de ses bulletins ont été inversés avec ceux de la candidate RN de la deuxième circonscription de l’Ariège et demande la tenue d’un nouveau scrutin.

Le Parti socialiste, EELV et le PCF ont déclaré à l’AFP refuser la proposition de Jean-Luc Mélenchon de former un groupe Nupes unique à l’Assemblée nationale, estimant que l’accord de coalition signé début mai prévoyait des groupes distincts.

“Il n’a jamais été question d’un groupe unique. Il y aura un groupe socialiste à l’Assemblée nationale”, a déclaré Pierre Jouvet, porte-parole du PS. “Pas question de se fondre dans un groupe unique”, a pour sa part réagi le porte-parole d’EELV Alain Coulombel. “Nous sommes favorables à un intergroupe mais pas un groupe commun”, a souligné un proche du chef communiste Fabien Roussel.

L’ancienne candidate de LR à la présidentielle Valérie Pécresse a appelé Emmanuel Macron à “changer de Premier ministre et de gouvernement”, à son arrivée au siège de LR où se réunissait le comité stratégique au lendemain des législatives. Emmanuel Macron a reçu à déjeuner à l’Élysée la Première ministre Élisabeth Borne et les ténors d’Ensemble! Édouard Philippe et François Bayrou pour examiner les conséquences de la perte de la majorité absolue aux législatives, a appris l’AFP dans leur entourage.

Le chef de l’État ne s’est pas exprimé après l’annonce des résultats, considérés comme un vote sanction contre lui et son camp. “Il est déterminé à continuer à agir pour l’intérêt supérieur des Françaises et des Français”, a simplement indiqué son entourage. La députée socialiste, Valérie Rabault, présidente sortante du groupe PS à l’Assemblée, s’est opposée à la constitution d’un groupe parlementaire unique de l’alliance Nupes à l’Assemblée nationale, une proposition de Jean-Luc Mélenchon pour faire face au RN.

“La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l’ Assemblée nationale. C’est une force au service du peuple français. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m’y oppose”, a-t-elle tweeté. “La Nouvelle union populaire écologique et sociale devrait se constituer comme un seul groupe” à l’Assemblée nationale, a “proposé” Jean-Luc Mélenchon, inquiet que l’obtention de 89 députés par le RN remette en cause son “statut” de première opposition à Emmanuel Macron.

“Dès lors qu’il y a un seul groupe, sans aucune discussion possible, l’opposition s’appellerait Nupes”, a-t-il estimé devant le siège de La France insoumise, à Paris. Il a justifié cette proposition : “Personne n’avait vu arriver cette situation”. Il ne souhaite pas, a-t-il ajouté, “donner le sentiment que nous amplifions la confusion” “par notre propre éparpillement”.

Cour d’honneur ouverte, huissiers en rang d’oignons : de premiers députés, élus de région parisienne, sont arrivés au palais Bourbon lundi matin, “offensifs”, “fiers” ou inquiets face aux résultats des législatives et aux nombreuses incertitudes quant au fonctionnement de la nouvelle Assemblée.

Avant même l’ouverture des portes, à 8 h 30, le macroniste Karl Olive est arrivé le premier dans la fraîcheur matinale. Dans la majorité, “ce n’est pas le résultat qu’on attendait”, “tout ne va pas être simple”, confie le maire divers droite de Poissy et ancien journaliste sportif, en costume cravate.

Le Rassemblement national (RN) et la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui revendiquent chacun la place de “premier opposant” au sein de l’Assemblée nationale, ont lancé la bataille pour la présidence de la commission des Finances de la chambre basse du Parlement, poste crucial traditionnellement dévolu à l’opposition.

La coalition Ensemble! n’a obtenu que 245 sièges sur 577. L’alliance de gauche, la Nupes, est parvenue à devenir la première force d’opposition avec 131 sièges. Ce second tour des élections législatives est également marqué par une percée historique du Rassemblement national qui, avec 89 députés élus, va pouvoir constituer un groupe parlementaire. Charlotte Urien-Tomaka fait le point sur la nouvelle Assemblée nationale.

À l’issue du second tour des législatives, la Nupes n’a pas remporté le scrutin et Jean-Luc Mélenchon ne deviendra pas Premier ministre. Mais la coalition de gauche fait une entrée en force à l’Assemblée nationale avec 131 députés et devient la première force d’opposition. Les explications de Julien Sauvaget.

Les Républicains ne semblent pas tous d’accord à l’issue du second tour des législatives. Certains prônent l’opposition face au président de la République, tandis que d’autres sont plus mesurés. Avec 64 députés élus, le parti de droite sauve les meubles et se retrouve en position d’arbitre à l’Assemblée nationale. Les précisions de Julie Dungelhoeff depuis Nice.

La patronne du Rassemblement national a annoncé depuis son fief d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, qu’elle ne “reprendrait pas la tête” de son parti. “Je me concentrerai sur la présidence de ce très grand groupe” [qu’a obtenu le parti à l’Assemblée], a déclaré la finaliste d’extrême droite à la présidentielle.

Marine Le Pen a précisé qu’elle “appellerait” ses 89 députés “à l’excellence”. “Nous devons être meilleurs, plus travailleurs, plus performants, plus efficaces”, a-t-elle déclaré alors que les huit députés RN qui siégeaient jusqu’à présent n’étaient pas très assidus dans l’Hémicycle.

Elle a précisé que son groupe ne serait “pas un groupe exclusivement RN” et qu’il aurait “vocation à accueillir” des députés élus “grâce aux électeurs du RN”, et qui l’avaient soutenue au second tour de la présidentielle, en citant Emmanuelle Ménard, dans l’Hérault, ou Nicolas Dupont-Aignan, dans l’Essonne.

Avec AFP

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