Législatives 2022 en France : La Nupes et Ensemble au coude-à-coude au premier tour
Au terme d’une campagne atone qui a peiné à mobiliser les foules, les estimations des résultats du 1er tour donnent la Nupes légèrement devant Ensemble avec 25,6 % des voix. Le RN est en troisième position avec 19,1 %, et LR-UDI-DVD à 13,6 %. Retrouvez les réactions et analyses de ce premier tour des législatives sur notre page.
La Nupes est en tête des suffrages au premier tour des élections législatives, au coude-à-coude avec les macronistes. Le RN espère de son côté parvenir à constituer un groupe à l’Assemblée nationale. Un premier tour marqué par ailleurs par une abstention record. Le point sur ce qu’il faut retenir.
Le premier tour des élections législatives, qui s’est tenu ce dimanche 12 juin, voit la Nupes et Ensemble terminer au coude-à-coude en tête nombre de voix. Le Rassemblement national arrive troisième. Au-delà de ces résultats, ce premier tour est marqué par une très forte abstention.
Une abstention record
C’est le premier enseignement de ce premier tour : moins d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes dimanche. L’abstention a battu un nouveau record pour se situer entre 52,1% et 53,2%, selon les estimations. Elle est légèrement plus forte qu’il y a cinq ans lorsqu’elle avait atteint la barre des 51,3%. Au second tour, elle avait même atteint 57,36%. Lors de la présidentielle d’avril, il y avait eu un rebond de la participation (26,3% d’abstention au premier tour), qui aura donc été de courte durée. Depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral en 2002, les électeurs peinent de plus en plus à mobiliser pour désigner leurs députés à l’Assemblée nationale.
L’union de la gauche en tête
Unie sous la bannière de la Nupes (LFI, PCF, PS et EELV), la gauche est arrivée au coude-à-coude voire légèrement en tête du premier tour avec un peu plus de 25% des voix, face à la majorité présidentielle sortante. Le leader de cette alliance, Jean-Luc Mélenchon, qui avait présenté les législatives comme le “troisième tour de la présidentielle”, a aussitôt appelé les électeurs de gauche “à déferler dimanche prochain” pour le second tour. Si les estimations se confirmaient, ce serait la première fois qu’un parti ayant gagné la présidentielle n’arriverait pas en tête au premier tour depuis le début de la Ve République. Cette arrivée en tête, au premier tour, ne permettrait cependant pas à la Nupes de décrocher la majorité à l’Assemblée nationale ou de faire jeu égal avec le camp présidentiel, selon les projections en sièges de députés élus.
Une majorité absolue pas garantie pour Ensemble
Traduction concrète de cette percée de la gauche : les projections des instituts de sondage pour le second tour ne garantissent pas une majorité absolue pour Ensemble. Selon les projections, la majorité sortante se trouverait en effet dans une fourchette entre au moins 255 et au maximum 310 sièges. Si Ensemble n’atteint pas la barre des 289 sièges, cette confédération n’aurait qu’une majorité relative et pourrait donc être contrainte de chercher des alliés, par exemple du côté des Républicains, qui ont obtenu autour de 12% des voix, soit plus de deux fois le score de leur candidate Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle mais bien moins qu’en 2017 (18,7%).
Le RN vise un groupe
Derrière le duel de tête entre la Nupes et Ensemble, le Rassemblement national se classe troisième avec autour de 19% des voix, soit une forte progression par rapport à 2017 (13,2%). Avec ce résultat, Marine Le Pen, qui à titre personnel aurait obtenu plus de la moitié des voix dans sa circonscription du Pas de Calais, espère obtenir dimanche prochain au moins les 15 députés nécessaires pour former un groupe à l’Assemblée nationale. Ce serait une première depuis 1986.
Des destins divers pour les personnalités politiques
Ce premier tour a plus ou moins bien réussi aux personnalités politiques candidates, qu’elles soient membres du gouvernement ou ex-candidats à l’élection présidentielle, notamment. Les quinze ministres sont en effet tous qualifiés pour le second tour, mais pas tous en ballotage favorable.
Ceux pour qui ça coince
Dans le Var, le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui avait atteint 7% des voix lors de la présidentielle, a mordu la poussière. Il est éliminé dès le premier tour, tout comme l’ex-ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui portait les couleurs de la majorité dans la 4e circonscription du Loiret. L’ancien Premier ministre Manuel Valls, également candidat de la majorité, n’a pas franchi le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, qui avaient voté il y a une semaine déjà.
Ceux qui sont en danger
Selon les premières estimations, la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin est en ballottage défavorable dans sa circonscription de l’Essonne, tout comme le ministre des Affaires européennes Clément Beaune ou celui de la Transformation publique Stanislas Guerini à Paris. En cas de défaite pour l’un des 15 ministres engagés, la démission sera inéluctable, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.
Ceux pour qui ça passe
La plupart des autres membres du gouvernement sont qualifiés pour le second tour, à commencer par la Première ministre Elisabeth Borne. C’est aussi le cas de Brigitte Bourguignon, Gabriel Attal, Olivier Dussopt, Olivier Véran, Yaël Braun-Pivet, Franck Riester, Olivia Grégoire, Justine Bénin, Marc Fesneau, Gérald Darmanin ou encore Damien Abad, malgré les accusations de viol formulées contre lui pendant la campagne.
Marine Le Pen est elle aussi bien engagée dans le Pas-de-Calais, puisqu’elle est arrivée en tête dans la circonscription dans laquelle elle est candidate.