«Le pire reste à venir », Emmanuel Macron révèle sa conversation téléphonique avec Vladimir Poutine
Emmanuel Macron estime qu’en Ukraine “le pire est à venir”
Une nouvelle déclaration du chef de l’État français qui intervient après 1h30 d’échange téléphonique avec un Vladimir Poutine déterminé, selon lui, à “prendre le contrôle de l’Ukraine”.
Vladimir Poutine a fait part de “sa très grande détermination” à poursuivre son offensive, dont le but est “de prendre le contrôle” de toute l’Ukraine a fait savoir l’Élysée.
GUERRE EN UKRAINE – La réponse ne s’est pas fait attendre. Suite au discours d’Emmanuel Macron devant les Français ce mercredi 2 mars, Vladimir Poutine a personnellement réagi aux propos du chef de l’État français, réaffirmant une fois de plus ses ambitions pour l’Ukraine.
Le président russe a exprimé ce jeudi 3 mars son intention de poursuivre “sans compromis” son offensive contre les “nationalistes” en Ukraine, lors d’un entretien téléphonique de 1h30 avec son homologue français Emmanuel Macron, selon le Kremlin. “Toute tentative de gagner du temps par les négociations ne mènera qu’à l’ajout d’exigences supplémentaires vis-à-vis de Kyiv (ou Kiev selon la langue utilisée)”, a-t-il également mis en garde.
Emmanuel Macron pense de son côté que “le pire est à venir” en Ukraine après son échange avec Vladimir Poutine, qui a fait part de “sa très grande détermination” à poursuivre son offensive, dont le but est “de prendre le contrôle” de tout le pays, selon l’Élysée.
Le président russe a affirmé à son homologue français que l’opération de l’armée russe se développait “selon le plan” prévu par Moscou et qu’elle allait “s’aggraver” si les Ukrainiens n’acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence. “L’anticipation du président (Macron) est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine”, selon l’Élysée.
Poutine défend sa “dénazification” de l’Ukraine
Lors de cette conversation qualifiée de “franche” par le Kremlin, le dirigeant russe a en outre “commenté par le menu le discours prononcé la veille par le président français sur la guerre en Ukraine, exprimant son désaccord avec plusieurs de ses thèses. Cela concerne en particulier la déclaration d’Emmanuel Macron qualifiant de ‘mensonge’ le fait que la Russie combat le nazisme en Ukraine”, selon le Kremlin.
Moscou présente son invasion de l’Ukraine, qui s’accompagne de bombardements sur plusieurs villes ayant tué de nombreux civils, comme une “opération spéciale” circonscrite à l’est du pays et visant notamment à “dénazifier” l’État ukrainien. Et ce, alors que l’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est de confession juive.
Lors d’une adresse à la nation consacrée à l’Ukraine ce mercredi soir, Emmanuel Macron avait insisté sur le fait que “la Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur”. “Cette guerre n’est pas un conflit entre l’Otan et la Russie” et “encore moins une lutte contre le nazisme, c’est un mensonge”, avait-il affirmé.
Moscou ne ferme pas la porte à la coopération humanitaire
Alors que de nouveaux pourparlers doivent avoir lieu ce jeudi à la frontière polono-bélarusse entre une délégation ukrainienne et des responsables russes, Vladimir Poutine a également menacé d’allonger la liste d’exigences de Moscou.
“Nous parlons de la démilitarisation et d’un statut neutre de l’Ukraine, afin que jamais une menace quelconque visant la Russie n’émane de ce territoire”, a déclaré Vladimir Poutine à Emmanuel Macron, selon le Kremlin.
Au moment où l’ONU et nombre d’ONG s’alarment de la situation des populations civiles en Ukraine, Poutine s’est par ailleurs dit prêt à “coopérer avec des partenaires étrangers afin de résoudre les problèmes humanitaires”.