Au Gabon, un projet d’ordonnance adopté en Conseil des ministres donne la possibilité aux officiers supérieurs et aux généraux de l’armée de devenir polygames s’ils le souhaitent. Cette décision a suscité des réactions contrastées au sein de la société gabonaise.
Olivier Emvo Ebang, fondateur de l’association « Oligui doit rester », soutient fermement cette mesure en faveur des officiers supérieurs, la qualifiant d’une « avancée significative ». Cependant, l’ancienne procureure de la République, Sidonie Flore Ouwé, actuellement présidente de l’ONG féministe « Salon de la femme », déplore le caractère discriminatoire de cette loi. Elle affirme : « Que cela soit démocratisé ! Que tous les militaires aient la possibilité d’épouser plusieurs femmes pour ne pas verser dans une forme de discrimination. »
Les réactions à cette ordonnance varient également à Libreville. Certaines personnes critiquent vivement cette décision, soulignant le manque de consultation de la base. D’autres estiment qu’il est temps d’officialiser le statut des femmes qui sont déjà dans les coulisses de la vie des officiers. Il y a aussi ceux qui expriment des inquiétudes quant à la sécurité nationale, argumentant que la polygamie pourrait compromettre la confidentialité des informations sensibles détenues par les officiers.
Il est à noter que le Code de la famille gabonaise autorise déjà un homme à épouser jusqu’à cinq femmes, mais les militaires n’avaient pas encore ce droit jusqu’à cette nouvelle ordonnance.
Cette décision soulève des débats complexes autour de l’égalité des droits et de la sécurité nationale, confrontant des arguments allant de l’avancée significative à la discrimination potentielle et à la sécurité des informations sensibles.
La mise en vigueur de cette ordonnance soulève des enjeux sociétaux et sécuritaires importants, faisant écho à des dilemmes profonds au sein de la société gabonaise.