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«Je ne suis pas un lâche qui se cacherait pour faire un complot», Joël Aïvo

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Inculpé pour blanchiment de capitaux et atteinte à l’autorité de l’Etat, l’opposant Joël Aïvo était devant la chambre des libertés et de la détention de la CRIET le 05 août 2021. Face à la juge des libertés et les autres membres de la chambre, l’universitaire politique, qui voulait challenger Patrice Talon à la présidentielle d’avril 2021, a tenu des propos « courageux » et « émouvants », ont rapporté à Banouto des témoins de son audition.

Jeudi 05 août 2021. Deuxième audience du procès de Joël Aïvo et ses co-accusés à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à Porto-Novo. Arrêté en avril 2021, quelques jours après l’élection présidentielle à laquelle il n’a pu participer pour défaut de parrainage, le professeur titulaire de droit public devenu opposant à Patrice Talon, est poursuivi pour des présumés faits de blanchiment de capitaux et d’atteinte à l’autorité de l’Etat.

Ce jeudi, Aïvo est arrivé dans la salle d’audience, vêtu d’une veste de couleur centre, ses verres de lunette pharmaceutique aux yeux et le gilet de la prison civile de Cotonou au point. L’audience du jour est ouverte peu avant 10 h. L’universitaire et ses co-accusés sont invités à la barre à 10 h 05, après une très courte suspension. Aïvo est assisté par plusieurs avocats, avec à leur tête Me Robert Dossou qu’on ne présente plus.

Sur le dossier, la cour, présidé par le magistrat Guillaume Lally devrait se prononcer sur des requêtes formulées par les différentes parties (le procureur spécial et les avocats des accusés) à l’audience précédente, tenue le 15 juillet. Le juge a accédé à la requête du ministère public, représenté par le procureur spécial. Il s’est alors déclaré incompétent et a renvoyé en instruction le dossier Aïvo, jusque-là poursuivi sur la base du flagrant délit. Il a, par contre, rejeté la demande de remise en liberté provisoire formulée par les avocats de Joel Aïvo et de son financier et co-accusé Alain Gnonlonfoun.

La suite, l’ancien doyen de la faculté de droit de l’université d’Abomey-Calavi passe d’abord devant la commission d’instruction où il est formellement inculpé. Il se présente ensuite devant la chambre des libertés et de la détention qui doit se prononcer sur sa remise en liberté provisoire.

Ce qu’a dit Aïvo devant la chambre des libertés

L’audition de Joel Aïvo, par la juge des libertés, Edibayo Joanna Dassoundo, se déroule en fin d’après-midi. Elle se passe à huis-clos en présence des autres membres de la chambre des libertés et des avocats de l’inculpé. Là, lorsque Joel Aïvo prend la parole, il fait trois choses. Le candidat recalé à la présidentielle d’avril 2021 « assume son engagement politique, rejette en bloc les accusations et dénonce l’arbitraire de la procédure engagée contre lui », a résumé à Banouto un témoin de l’audition.

Notre source rapporte que le professeur Aïvo a déclaré devant la chambre des libertés qu’il a le sentiment d’avoir été recruté contre son gré comme l’acteur principal d’un scénario judiciaire. Il est revenu sur son arrestation le 15 avril sans convocation préalable ni mandat d’arrêt et a décrit sa détention dans une cellule insalubre et indigne et le fait qu’il soit maltraité et malmené judiciairement. Joel Aïvo a aussi reconnu, poursuit notre source, avoir renoncé depuis 2019 à la tranquillité de sa vie familiale et à ses nombreuses opportunités professionnelles, notamment à l’international, pour un engagement citoyen au service de son pays.

L’opposant, fait savoir notre informateur, a établi un lien entre ses ennuis judiciaires et son ambition présidentielle en insistant sur le fait qu’il « n’est pas un lâche qui se cacherait pour faire un complot », mais que sa volonté de proposer un projet présidentiel, une offre politique structurée et d’engager une confrontation démocratique cordiale et courtoise avec le pouvoir et les autres candidats, dans le respect des lois de la république, y compris celles qu’il a critiquées, sont connues de tous.

Une autre source judiciaire a ajouté que l’inculpé Joel Aïvo a dénoncé le fait que depuis son arrestation et après quatre mois de détention personne, ni la brigade économique et financière, ni le parquet spécial, ne lui a jusque-là indiqué les fonds qu’il est accusé d’avoir blanchi, le montant et l’origine criminelle éventuelle.

Dans la même logique, poursuit notre source judiciaire, Joel Aïvo a déclaré qu’aucun début de preuve d’un acte, de faits, de propos ou d’écrits venant de lui et attestant de sa participation à un quelconque complot contre l’autorité de l’Etat, ou encore de blanchiment de capitaux ne lui a été présenté jusque-là. L’universitaire, époux et père a enfin demandé à la juge des libertés de lui permettre rejoindre son épouse, ses deux enfants et ses étudiants.

Dans un délibéré rendu peu avant 21 h, la juge de la chambre des libertés a rejeté la demande de remise en liberté provisoire de Joel Aïvo. Les mandats de dépôt décernés contre ses co-accusés et lui en avril sont maintenus. L’opposant retourne à la prison civile de Cotonou, le temps de l’instruction de son affaire par la chambre d’instruction de la Criet.

« Malgré tout, au fond de sa cellule, seule face à sa conscience, dans le secret de sa détention, le professeur Aïvo est un homme apaisé. Il a la conscience apaisée d’avoir fait son devoir pour le Bénin, ce qu’un citoyen devrait faire avec ses idées pour apaiser et rassembler les enfants du pays », a confié à Banouto l’un de ses proches.

Avec Banouto

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