Le Procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri a annoncé, samedi 03 décembre 2022, la suppression de la police des mœurs par les autorités compétentes. Cette unité de la police iranienne était accusée dans l’opinion d’avoir tué une femme portante une « tenue inappropriée » provoquant des mouvements de révolte dans le pays.
L’Iran annonce la fin de la police des mœurs après des semaines de manifestations de révolte dont fait face le pays. Près de trois mois après le début du mouvement de contestation, suite à la mort de Mahsa Amini en septembre dernier lors de sa détention par la police des mœurs, le Procureur général iranien a annoncé la disparition de cette police controversée. « La police des moeurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée », a-t-il affirmé samedi soir dans la ville sainte de Qom au cours d’une conférence de presse, a rapporté Le Figaro.
Dans le même temps, le Procureur général Mohammad Jafar Montazeri a annoncé que le Parlement et une autre instance, dirigée par le président Ebrahim Raissi, travaillaient sur une modification de la loi sur le port obligatoire du voile islamique, imposé en Iran quatre ans après la révolution islamique de 1979. Il n’a toutefois pas précisé dans quel sens le texte sera modifié. Selon un député cité par RFI, la police pourrait cesser toute arrestation et mettre en place des amendes pour non-respect du voile.
La police des moeurs était à l’origine de l’arrestation de la jeune Mahsa Amini, dont la mort en détention a provoqué une vague manifestations de contestation en Iran qui perdure depuis près de trois mois. Des centaines de personnes sont mortes dans ce mouvement. L’annonce de la dissolution de la police des mœurs est considérée comme un geste envers les manifestants. En Iran, la police des mœurs a été créée en 2005 sous le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour « répandre la culture de la décence et du hijab ».
Signifiant littéralement la « patrouille de la guidance islamique », elle est formée d’hommes en uniforme vert et de femmes portant le tchador noir, qui couvre la tête et le haut du corps. Elle visait à rassembler en un même corps plusieurs polices religieuses similaires, pour veiller entre autres au respect du port du hijab pour les femmes, et plus largement, au respect du code de conduite islamique et du code vestimentaire dans l’espace public iranien.