Guinée : le président déchu Alpha Condé « est enfin libre », affirme la junte militaire
L’ex-président guinéen Alpha Condé, qui a dirigé le pays pendant près de onze ans, est « libre » de ses mouvements et peut librement recevoir ses proches, a annoncé vendredi 22 avril 2022 soir la junte qui l’a renversé le 5 septembre.
Le colonel Mamadi Doumbouya, chef des auteurs du coup d’Etat du 5 septembre, « informe l’opinion nationale et internationale que l’ancien président de la République (M. Condé) est enfin libre », dans un communiqué officiel publié vendredi soir. « Tout en continuant de bénéficier d’une protection adéquate, il (M. Condé) pourra recevoir à sa demande les membres de sa famille biologique, politique, des amis ou proches », dit le communiqué.
Le président Condé « demeurera à l’actuelle résidence de son épouse (à Conakry) jusqu’à l’achèvement des travaux de construction de son domicile privé », situé à Kipé, dans la banlieue de la capitale.
Le colonel Doumbouya « rassure que le peuple de Guinée et la communauté internationale que la dignité et l’intégrité du professeur Alpha Condé seront toujours préservées », selon le communiqué.
Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), le parti de M. Condé, s’était récemment plaint du « flou savamment entretenu autour du statut » de l’ex-président », et dénoncé une restriction de ses mouvements et la détention de plusieurs de ses responsables, dont son dernier Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et d’anciens ministres.
Le RPG avait le 15 avril « réitéré sa demande de libération totale et inconditionnelle du président » Condé et annoncé, en signe de protestation, son refus de participer aux assises nationales, ouvertes le 22 mars jusqu’au 29 avril à l’initiative de la junte au pouvoir, ainsi qu’à tout dialogue politique.
A la tête du pays pendant près de onze ans, M. Condé a été renversé le 5 septembre 2021 par le colonel Doumbouya, qui s’est fait investir depuis lors président de la République. Il n’a toujours rien dit sur l’échéance à laquelle il entend honorer son engagement de rendre le pouvoir à des civils élus.