Guinée : Boni Yayi et la CEDEAO obtiennent un compromis avec la junte
La junte au pouvoir en Guinée a accepté de rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’une transition de 24 mois, indique un document de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest publié dans la soirée de ce vendredi 21 octobre 2022. Cet accord a été obtenu à la suite d’une mission technique de la CEDEAO qui a travaillé à Conakry du 17 au 21 octobre 2022, conduite par Thomas Boni Yayi, médiateur de la CEDEAO pour la Guinée.
Enfin un compromis entre la CEDEAO et la junte au pouvoir en Guinée après plusieurs mois de discussion et de négociation. Menacées de nouvelles sanctions imminentes, les autorités guinéennes ont accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans. « Dans un compromis dynamique, les experts de la CEDEAO et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme consolidé de la transition », indique un document de l’organisation ouest-africaine publié sur les réseaux sociaux par les autorités guinéennes.
Selon le rapport de la mission technique de médiation à Conakry, une période de 24 mois couvrant les dix (10) points clés en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel a été retenue de commun accord avec les autorités guinéennes. La mission d’experts de la CEDEAO a été conduite par l’ancien président béninois Boni Yayi, médiateur de la CEDEAO pour la Guinée. Boni Yayi, apprend le communiqué de la CEDEAO, s’est réjoui des résultats des travaux des experts de la CEDEAO et leurs homologues guinéens. Il a réitéré la solidarité de la CEDEAO au peuple guinéen avant de remercier le président de la transition d’avoir validé le chronogramme de 24 mois.
Le chronogramme en vigueur dès janvier 2023
Dans une allocution vendredi soir à la télévision nationale, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, a annoncé que la mise en œuvre du chronogramme établi avec la CEDEAO entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023. Ce calendrier devrait être présenté au prochain sommet de la CEDEAO « pour son approbation, afin de déclencher sa mise en œuvre », dit le document de l’organisation régionale.
Réunis en sommet extraordinaire à New York sans la Guinée le 22 septembre dernier, les dirigeants des États membres de la CEDEAO avaient donné un mois aux autorités pour présenter un calendrier « raisonnable et acceptable », faute de quoi des « sanctions plus sévères » que celles déjà imposées seraient appliquées. C’est sans doute pour éviter de nouvelles sanctions que Conakry a changé de discours en parlant donc le même langage avec la CEDEAO à propos de la transition. Un pari gagné pour le médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, Thomas Boni Yayi.