France : Qui est François Braun, le nouveau ministre de la Santé ?
Récemment chargé de la “mission flash” sur les urgences, l’urgentiste monte en grade et intègre le gouvernement d’Élisabeth Borne.
En quelques semaines, il a pris du galon. Après avoir remis les propositions de la “mission flash” que lui avait confiée Emmanuel Macron, le médecin urgentiste François Braun a été nommé, ce lundi 4 juillet, ministre de la Santé. Dans le cadre du remaniement gouvernement, il succède ainsi à Brigitte Bourguignon, battue aux élections législatives dans le Pas-de-Calais.
Il s’agit d’un homme qui connaît parfaitement le milieu hospitalier puisqu’il est à la tête de Samu-urgences de France, le premier syndicat d’urgentistes du pays, et chef de pôle du service des urgences du CHR de Metz-Thionville, en Moselle.
Cela en plus d’avoir déjà adopté un rôle politique depuis de longues semaines, lui qui a contribué à élaborer le programme d’Emmanuel Macron en matière de santé et qui conseille le chef de l’État sur le sujet.
Visage médiatique et politique
Or à ce propos, sa vision très libérale est loin de faire l’unanimité dans le monde médical. Dans un portrait que lui consacrait récemment Marianne, François Braun était ainsi décrit comme “plutôt du côté de la direction de l’hôpital et des gouvernants que de celui des soignants sur le terrain”, prêt à tout pour faire fonctionner son service. Et début juin, c’est à des sénateurs circonspects sur le bien-fondé de sa mission que le médecin avait dû faire face.
En mai, c’est lui qui avait été la voix et le visage de l’alerte lancée par plus d’une centaine de services d’urgences contraints de réduire leur activité, voire de fermer partiellement, du fait d’un manque de personnel. Il expliquait alors que les urgences ne pouvaient plus ”être open bar”, une manière d’initier le filtrage des patients qu’il a encore recommandé dans les conclusions de la “mission flash”.
Plus tôt, en 2020, François Braun avait aussi été l’un des acteurs particulièrement médiatiques de la crise du Covid, qui repart de plus belle ces jours-ci. Au plus fort de la première vague de la pandémie, il s’était notamment illustré en orchestrant des transferts de patients au moyen de TGV médicalisés partant du Grand-Est à destination de la côte atlantique, mais aussi en hélicoptère en direction de l’Allemagne.
La crise sanitaire “a révélé des forces, mais aussi des faiblesses qui sont anciennes, et qui se sont accélérées ces derniers mois”, jugeait-il alors au micro de France Bleu Lorraine. Et de l’assurer: “C’est le moment de réformer un peu notre organisation de santé en France.” Un projet qu’il va désormais pouvoir mettre en œuvre.