Un audit des opérations de la crise covid-19 couvrant la période du début de la crise au Bénin mars 2020 jusqu’en décembre 2021, a évalué l’ensemble des dépenses effectuées au cours de ladite période. Après étude des ressources mobilisées et utilisées par le ministère de l’économie et des finances, le ministère de la santé pour les acquisitions, le fonctionnement, les aides sociales et les soutiens au système productifs en lien avec la crise sanitaire, la cour des comptes a relevé plusieurs irrégularités dont plus de trois cent quatre-vingt-cinq milliards six cent quatre-vingt-quatre millions cent cinquante-six mille quatre cent cinquante-quatre (385 684 156 454) francs CFA de dépenses non justifiées et des cas de contestation par des présumés bénéficiaires des appuis relatifs aux différentes opérations de prise en charge au titre des mesures sociales et de soutien au secteur productif.
Un rapport d’audit de 98 pages produit par la Cour des comptes sur la gestion des fonds Covid-19 au Bénin et dont TRIOMPHE MAG a pu avoir copie évoque des irrégularités dont des dépenses non justifiées estimées à plus de 385 milliards de francs CFA. Mais ce n’est pas tout, selon le rapport, toutes les informations produites par la direction générale de l’économie relativement aux opérations de prise en charge au titre des mesures sociales et de soutien au secteur productif n’ont pas pu être corroborées par la cour des comptes.
La cour des comptes informe qu’une proportion importante de personnes physiques ou morales présumées avoir bénéficié desdites mesures qui ont été contactées au téléphone par l’équipe de contrôle de la cour des comptes ont contesté avoir reçu les paiements indiqués dans la base d’informations produite par la DGE. Lesdites contestations ont porté généralement sur deux aspects majeurs : soit sur les personnes qui ont déclarés “n’avoir rien reçu,” soit celle qui indiquent des montants reçus inférieur à ceux indiqués dans la base de données produite à la cour.
Les clarifications du ministre Romuald Wadagni
Dans son rapport, la cour reconnait qu’il s’agit d’une situation confuse que seule la direction générale du trésor et de la comptabilité publique pourrait clarifier en apportant la preuve de l’effectivité des paiements aux bénéficiaires. C’est pourquoi, la cour a invité le ministre chargé des finances, Romuald Wadagni à lui apporter la preuve justifiant tous les paiements effectués au profit de toutes les personnes physiques ou morales ayant bénéficié de la prise en charge au titre des mesures sociales et de soutien au secteur productif dans le cadre de la riposte contre la pandémie.
Le rapport d’audit précise qu’en réponse, le ministre de l’économie et des finances a indiqué que “la liste des bénéficiaires transmise à la cour des comptes par la DGE est la même que celle transmise au budget et au trésor pour les paiements. Tous les transferts réalisés au profit des agents des secteurs sociaux et produits ont été opérés soit par mobile money, soit pas virement bancaire, à partir des comptes du trésor public, pour en assurer la traçabilité”. Le ministre de l’économie et des finances a également produit des relevés de compte ainsi que des preuves des paiements au profit des entreprises et des agences de voyage.
Le rapport d’audit produit par la cour des comptes insiste sur la clarification de la mise en œuvre des premières mesures à incidences financière prise en conseil des ministres au début de la crise dans les documents de reddition de compte. Mieux, les documents de reddition de compte ne retracent pas toutes les informations relatives aux premières mesures à incidences financière prise en conseil des ministres au début de la crise.