“Donnez au peuple la chance d’une pluralité”, lettre ouverte de Nadine Okoumassous à Michel Sodjinou
Dans une lettre ouverte empreinte d’émotion et de patriotisme, Okoumassoun Nadine s’adresse à l’honorable Michel Sodjinou, député de Porto-Novo. Elle l’invite, au nom de la fraternité et de l’amour du pays, à reconsidérer sa position sur le parrainage présidentiel, acte décisif pour la vitalité démocratique du Bénin.
Lettre ouverte à mon grand frère, l’honorable Sodjinou.
Fofo, où que vous soyez, sachez que nous vous aimons beaucoup et que nous savons aussi que vous aimez notre pays, le Bénin. Vous êtes de Porto-Novo, et le commun des Béninois sait combien Porto-Novo aime son prochain, et à fortiori son pays.
Pour avoir fait la co-détention avec les Portonoviens, j’ai encore en mémoire l’amour que les Portonoviens m’ont témoigné tout au long de mon séjour carcéral. Ils étaient nombreux à payer le prix de la prison pour sauver leur pays. De modestes personnes qui n’ont que de l’amour pour leur pays et sa démocratie.
Fofo, je ne vous connais pas assez pour prétendre connaître votre vérité, mais je sais que vous êtes de Porto-Novo. Et ne serait-ce que pour cela, je sais que, bien que vous ayez vos raisons, l’amour que vous avez pour autrui et pour votre pays surpasse ce qui pourrait justifier votre comportement actuel.
Fofo, les milliers de Béninois, surtout ceux de Porto-Novo, qui ont cru en vous et qui vous ont porté à l’Assemblée nationale, espèrent en votre capacité à transcender vos ressentis pour ramener votre parrainage, qui est la pièce maîtresse pour faire triompher la démocratie béninoise.
Souvenez-vous, Fofo, de tous ces Béninois à qui on a détruit le commerce, les expropriés sans dédommagement, les producteurs qu’on empêche de profiter librement de leur production, les aspirants qui espèrent un changement, la jeunesse qui est asservie avec une loi sur l’embauche déshumanisante, ces milliers de Béninois sur qui on a tiré à bout portant à cause de l’avidité, et ceux qui se retrouvent en exil et qui espèrent un Bénin plus tolérant et inclusif.
Fofo, souvenez-vous de votre frère portonovien Frédéric Joël AÏVO qui croupit en prison et de Reckya Madougou qui sombre derrière les barreaux.
Fofo, les Béninois ont besoin de vous pour leur permettre de rêver d’une alternance au pouvoir. Donnez au peuple la chance d’une pluralité et l’espoir d’une gouvernance plus démocratique et plus humaine.
Où que vous soyez, Fofo, sachez que nous vous aimons et espérons que vous nous reviendrez avec la bonne nouvelle que le parrainage sera remis au parti Les Démocrates et qu’avec vous, nous prendrons part à la présidentielle à venir.
Votre sœur.