Coup d’État au Gabon : des tirs d’armes automatiques entendus à Libreville
Un groupe composé d’environ douze soldats gabonais a fait savoir aujourd’hui, le 30 août, qu’ils annulaient l’élection présidentielle et dissolvaient toutes les institutions de la République. Cela fait suite à l’annonce officielle de la réélection d’Ali Bongo, qui est au pouvoir depuis 2009.
En résumé :
Un groupe composé d’une douzaine de militaires gabonais a déclaré ce mercredi 30 août mettre fin au régime en place. Ils ont annoncé l’annulation de l’élection présidentielle et la dissolution de toutes les institutions de la République. Se proclamant être un Comité de transition et de restauration des institutions, ils ont diffusé leur message sur la chaîne de télévision Gabon 24.
Dans leur allocution, diffusée à la population, les militaires ont également informé que les frontières du pays étaient fermées jusqu’à nouvel ordre. Peu de temps avant ces annonces, les résultats de l’élection présidentielle du samedi 26 août étaient déjà publiés. Selon ces résultats, le président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans, aurait obtenu un troisième mandat avec 64,27% des suffrages exprimés.
8h50
Parmi les membres participant à cette tentative de coup d’État se trouvent des soldats de la garde républicaine. Ce groupe composé d’une douzaine de militaires a déclaré vouloir «mettre fin au régime en place» et comprend notamment des membres de la garde républicaine (GR), une unité d’élite reconnaissable à ses bérets verts, qui assure la protection de la présidence. On compte également des soldats de l’armée régulière et des policiers parmi ceux présents. Les quatre officiers supérieurs situés en première ligne se composent de deux colonels de la GR et de deux colonels de l’armée régulière.
8h40
La mise en place d’un couvre-feu et la coupure d’internet dans tout le pays. Ce coup d’État survient alors qu’un couvre-feu est en vigueur depuis plusieurs jours et qu’internet a été coupé dans l’ensemble du pays. Ces mesures avaient été instaurées par le gouvernement le samedi 26 août, avant la fermeture des bureaux de vote, afin de prévenir, selon eux, la diffusion de «fausses nouvelles» et de possibles «violences».
8h30
Le président sortant était annoncé vainqueur de l’élection présidentielle. Juste avant l’intervention télévisée des militaires, des résultats officiels de l’élection présidentielle étaient présentés sur la chaîne de télévision publique. Selon ces résultats, le président sortant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, aurait remporté un troisième mandat lors du scrutin de samedi avec 64,27 % des suffrages exprimés. Son principal rival, Albert Ondo Ossa, n’aurait obtenu que 30,77 % des voix, lors de ce scrutin à un seul tour. Les autres candidats, au nombre de douze, ont rassemblé un soutien marginal, d’après Michel Stéphane Bonda, président du Centre gabonais des élections (CGE), qui s’est exprimé sur Gabon 1ère. Le taux de participation s’élèverait quant à lui à 56,65 %.
8h20
Des tirs d’armes automatiques résonnent à Libreville. Peu après que cette déclaration ait été prononcée, des rafales de tirs d’armes automatiques ont été entendues dans plusieurs quartiers de la capitale gabonaise, selon des journalistes de l’AFP.
À 8h10, les frontières sont déclarées “fermées jusqu’à nouvel ordre” par les militaires. Ces derniers appellent la population, les communautés des pays voisins résidant au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora à rester calmes et sereins.
Un groupe d’une douzaine de militaires gabonais a également annulé le scrutin qui avait officiellement reconduit le président sortant Ali Bongo. Se faisant appeler “Comité de transition et de restauration des institutions”, les putschistes ont par ailleurs déclaré la dissolution de toutes les institutions de la République. Dans un communiqué diffusé sur Gabon 24, une chaîne de télévision hébergée au sein de la présidence, l’un des militaires a déclaré que leur action visait à mettre fin à un régime caractérisé par une gouvernance irresponsable, imprévisible, et une détérioration continue de la cohésion sociale susceptible de plonger le pays dans le chaos, afin de préserver la paix.