Les anciens présidents ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo n’ont pas répondu à l’invitation de leur successeur Alassane Ouattara à participer ce dimanche 07 août 2022 à Yamoussoukro aux célébrations du 62e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
En dépit de la grâce présidentielle accordée à Laurent Gbagbo, ni lui, ni Henri Konan Bédié, opposant à Alassane Ouattara, ne se trouvaient dans la tribune officielle ce dimanche, date commémorant l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté nationale et internationale. Selon des images de la télévision publique RTI qui retransmettait la cérémonie en direct, les deux ténors de la scène politique ivoirienne n’étaient même pas aux côtés du président Alassane Ouattara.
Si Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont boudé les cérémonies de la fête de l’indépendance, deux chefs d’Etat ouest-africains ont marqué leur présence à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne. Il s’agit d’Umaro Sissoco Embalo de Guinée-Bissau, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et Georges Weah du Liberia. Lors d’un discours prononcé ce samedi à la veille de la fête de l’indépendance, le chef de l’Etat ivoirien avait annoncé avoir signé « un décret accordant la Grâce présidentielle » à Laurent Gbagbo « dans le souci de renforcer la cohésion nationale ».
Un contexte de détention de 49 soldats ivoiriens au Mali
Il avait aussi annoncé avoir demandé que « soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rentes viagères » et avoir signé un décret accordant « la libération conditionnelle » à deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo, condamnées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011. Le 62è anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire s’est tenu dans un contexte où 49 soldats ivoiriens sont toujours détenus depuis le 10 juillet au Mali après leur interpellation à l’aéroport de Bamako.
La junte au pouvoir au Mali accuse ces militaires ivoiriens d’être des « mercenaires » et compte les traduire en justice. Ce que nie la Côte d’Ivoire qui affirme qu’ils se trouvaient sur le sol malien dans le cadre d’une mission de soutien à la mission de l’ONU dans ce pays. Dans son discours samedi, le président Alassane Ouattara a déclaré qu’ils sont « détenus injustement » et que « que la Côte d’Ivoire ne les abandonnera jamais ».
