Côte d’Ivoire : l’ancienne première dame Simone Gbagbo crée son parti politique
L’ancienne première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a annoncé samedi 20 août 2022 la création de son parti politique trois ans avant les élections présidentielles. Elle rompt ainsi politiquement avec l’ancien président Laurent Gbagbo, avec qui elle avait formé un redoutable tandem au pouvoir pendant dix ans.
Simone Gbagbo descend dans l’arène politique ivoirienne. Étant la seule candidate, Simone Ehivet Gbagbo a été élue sans surprise présidente du Mouvement des générations capables (MGC) avec 100 % des voix par plusieurs centaines de délégués de tout le pays. C’était lors d’une assemblée générale constitutive du parti de deux jours, qui s’est achevée samedi dernier. Jusqu’à sa transformation en parti politique, le MGC était une coalition de mouvements soutenant Simone Gbagbo, créée en septembre dernier, avec déjà dans sa ligne de mire la prochaine présidentielle.
« Nous y sommes, notre parti politique est désormais dans la place », s’est réjouie Simone Gbagbo à l’occasion de sa désignation à la tête de cette formation politique. L’ambition de son parti « humaniste et progressiste, fortement ancré dans la social-démocratie » et dont la devise est « Audace, solidarité, souveraineté », est « de transformer qualitativement les mentalités » pour construite « une Côte d’Ivoire nouvelle et moderne » selon Simone Gbagbo. Cette rupture politique avec l’ancien président Laurent Gbagbo, avec qui elle avait formé un redoutable tandem au pouvoir pendant dix ans, suit une rupture d’ordre privée. Simone et Laurent Gbagbo sont en instance de divorce, à la demande de ce dernier.
Le MGC, parti d’opposition…
Elle a placé son parti résolument dans l’opposition au président ivoirien, Alassane Ouattara. Selon elle, la « réconciliation nationale » qu’il a initiée « n’a jamais vraiment démarré de façon sérieuse ». La présidente du parti Mouvement des générations capables (MGC) a tout de même remercié le chef de l’État d’avoir récemment libéré deux officiers supérieurs de l’armée ivoirienne, incarcérés pour leur rôle dans la crise sanglante de 2010-2011.
Elle rappelle toutefois qu’il restait « une vingtaine de militaires » en prison. Condamnée en 2015 dans son pays à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État » elle a bénéficié en 2018 d’une loi d’amnistie, au nom de la « réconciliation nationale ». Âgée de 77 ans, Simone Gbagbo se lance sur la scène politique ivoirienne à trois ans des élections présidentielles du pays.