Côte d’Ivoire: après son “arrestation manqué”, l’exilé Guillaume Soro fait une annonce surprenante
L’ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, condamné à la prison à perpétuité en Côte d’Ivoire pour “atteinte à la sûreté de l’État”, a annoncé dimanche soir qu’il mettait fin à son exil qui avait débuté en 2019.
Guillaume Soro annonce la fin de son exil et son intention de rentrer en Côte d’Ivoire. Dans une vidéo de cinq minutes publiée sur son compte X (ex-Twitter), Guillaume Soro a exprimé son désir de rentrer en Côte d’Ivoire. “J’annonce ici et maintenant que je mets fin à mon exil car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d’Afrique”, a-t-il déclaré. Il a également révélé qu’il avait été empêché de quitter l’aéroport d’Istanbul le 3 novembre dans une tentative d’extradition vers son pays.
Au cours des dernières années, Guillaume Soro a séjourné en France, en Belgique, à Dubaï et même “jusqu’aux confins du continent asiatique”. Cependant, il a affirmé vouloir mettre fin à son exil et refuser d’être considéré comme un fugitif. “Je ne suis coupable d’aucun forfait”, a-t-il souligné, exprimant son désir de contribuer à la réconciliation des fils et des filles de la Côte d’Ivoire.
Bien qu’il n’ait pas précisé de date pour son retour éventuel en Côte d’Ivoire, il convient de rappeler que Guillaume Soro avait déjà été condamné en juin 2021 à la prison à perpétuité pour “atteinte à la sûreté de l’État”. Cette condamnation faisait suite à des accusations selon lesquelles il aurait fomenté une “insurrection civile et militaire” visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara en 2019. En avril 2020, il avait également été condamné à vingt ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.
Guillaume Soro, qui avait joué un rôle essentiel en aidant militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011, avait ensuite occupé les postes de Premier ministre et de président de l’Assemblée nationale. Cependant, début 2019, une rupture s’était produite entre les deux hommes en raison des ambitions présidentielles de Guillaume Soro. En mai dernier, il avait affirmé qu’il n’y avait “aucune raison” qui l’empêchait d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025.
L’annonce de Guillaume Soro de mettre fin à son exil soulève de nombreuses interrogations quant à son avenir politique en Côte d’Ivoire. Son retour potentiel suscite à la fois des inquiétudes et des attentes quant à son rôle dans la réconciliation nationale et l’avenir politique du pays.
(Avec AFP)