CEDEAO : l’organisation autorise la création d’une ”force régionale” face aux coups d’État
Réunis à Abuja au Nigeria le dimanche 04 décembre 2022, les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé de la création d’une force régionale pour endiguer les coups d’État dans la région et le djihadisme. Des responsables militaires des pays membres de l’organisation discuteront de son fonctionnement le mois prochain.
La 62e sommet annuel des dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a accouché d’importantes décisions. Face à la résurgence des coups d’État ces dernières années en Afrique de l’Ouest, la CEDEAO a décidé de créer une force régionale. La force conjointe sera chargée de « rétablir l’ordre constitutionnel dans des États membres » en cas de putsch, indiqué Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO.
Elle interviendra également « en cas de besoin » pour garantir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans la région. Les détails concernant son fonctionnement n’ont pas été dévoilés. Ils devraient faire l’objet d’une rencontre entre des responsables militaires dans la deuxième moitié de janvier prochain pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale, a dit Omar Touray cité par Le Figaro. Ce haut responsable de l’organisation a expliqué les raisons qui motivent cette option des dirigeants de la CEDEAO.
Recalibrer l’architecture sécuritaire
« Les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a-t-il dit. Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a expliqué président de la Commission de la CEDEAO. Les dirigeants ouest-africains ont décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà montré leurs limites, a-t-il dit sans plus de précisions.
La nouvelle décision des Chefs d’États ouest-africains vise à changer la donne en Afrique de l’Ouest où les coups d’État se sont multipliés depuis quelques années. Les Chefs des États membres de la CEDEAO ou leurs représentants réunis en sommet ont aussi exigé que la junte au pouvoir au Mali libère avant le 1er janvier les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis juillet dernier. Le président togolais, Faure Gnassingbé, se rendra au Mali pour « exiger » des autorités maliennes la libération des soldats ivoiriens.