Cameroun : le rappeur Izmo le Rapologue est mort des suites d’une maladie
L’artiste du Hip hop Kamer est décédé ce 05 avril 2024 des suites de maladie, laissant une femme et des enfants. Son corps a été gardé à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé.
Un soldat du Hip hop kamer est au sol depuis ce matin. Le rappeur engagé, Izmo le rapologue, est mort. Sa chute entraîne des vibrations du centre de la capitale camerounaise jusqu’au-delà des frontières. Sur la toile, l’écho de la tristesse résonne depuis des heures comme un concert de lamentations. En première ligne, les rappeurs camerounais, compagnons et filleules.
« Cette journée du 05 avril 2024 est une journée sombre » pour Franck Malouma en particulier, « mais aussi pour le Cameroun. D’ailleurs, le ciel est vraiment sombre à Yaoundé depuis ce matin. C’est une journée placée sous le signe de ta perte ». Regrette-t-il.
Auteur compositeur et producteur, Izmo le rapologue, de son vrai nom Ismaël Aka Mbarga est l’un des pionniers du Hip hop Kamer. Il a combattu pour donner un sens à ce rythme dans un pays reconnu dans le monde pour son Bikutsi envoutant ou encore son Makossa alléchant.
Par son engagement au service du bien dans un ton parfois suscitant la peur chez les autres l’artiste a imposé son charisme et son talent. « Izmo le rapologue était un artiste rappeur engagé, un frère, un collègue, un ami. Il nous prouve ce matin que notre seul patron c’est finalement la mort. Je viens de perdre un ami, un compagnon de lutte, plus que tout un frère, pleure Xzafrane.
A travers ses œuvres, il s’est fait des amis et a hissé son nom au sommet du rap version Kamer. « Il y a sept ans aujourd’hui que tu nous as rassemblés. Grâce à toi, on s’est découverts. Des relations sont nées. Nos amitiés se sont solidifiées », se souvient JO-MAX.
Son album 16 mars servi au public en 2013, son titre « Sur le chemin de la victoire » en 2016, « Asseeez Perika » sorti en 2020, sont quelques illustrations. Ces œuvres transpirent l’engagement de l’artiste. Elles plongent les autres dans le rêve, l’espoir d’une vie meilleure, dans des combats successifs contre la drogue, la délinquance, les dérives politiques, qu’il faut gagner pour une société sans violence, sans stupéfiants.
Le fondateur de Azamur s’en va tôt, laissant son œuvre parler de lui, plaider pour une reconnaissance populaire de son engagement au service du changement positif. « Je me demande s’il y a un pays au monde qui perd autant de talents dans l’indifférence totale. Son talent n’était pas une affaire de vues sur You Tube. Mais une philosophie de la parole qu’il voulait imposer au Hip hop. La parole utile. La parole d’éveil. La parole de responsabilité. Izmo le rapologue avait un tel talent qu’il ne devait avoir besoin de personne pour attirer l’attention », regrette Martin Camus Mimb